L’agence MAP, quelle mission ?

L’agence joue toujours un rôle stratégique dans la scène médiatique marocaine, en dépit des évolutions que connaît le domaine des technologies de l’information et l’apparition de nouveaux outils d’information. C’est ce qu’a indiqué le secrétaire général du SNPM, Younès Moujahid, en inaugurant cette rencontre. Il a souligné que l’agence dispose de compétences mais que le cadre professionnel actuel ne leur permet pas de donner le meilleur d’eux-mêmes.
Concernant le projet de réforme de l’agence qui sera présenté par le gouvernement, M. Moujahid a insisté sur la nécessité d’associer les professionnels du secteur à son élaboration, ajoutant que le projet doit avoir pour objectif une restructuration globale de l’agence à même de lui permettre une ouverture plus large et lui garantir une rationalisation de la gestion financière.
Un aperçu historique sur la création de la MAP, a été présenté par le Pr Mohamed Idrissi Alami Machichi. Ce dernier a souligné que l’Etat marocain a enfermé l’agence dans un concept étriqué de l’établissement public qui risque d’être purement administratif. Il a estimé que la loi ne doit pas intervenir dans la structuration technique de l’agence ou dans n’importe quel autre établissement public. Mohamed Mamad, conseiller auprès de la direction générale de 2m, a indiqué que toute discussion sur la situation de l’agence MAP, doit s’inscrire dans le cadre d’un véritable débat national autour de la scène médiatique nationale, auquel participeraient toutes les composantes de la société. «les professionnels eux-mêmes assument une responsabilité dans la consécration de ce qui se passe au sein des institutions médiatiques, a-t-il dit, estimant qu’on ne peut parler de média fort en l’absence d’une véritable démocratie».
Mohamed Gahs, le directeur de la rédaction du quotidien «Libération», a affirmé de son côté que la MAP peut contribuer au développement des autres médias, et ce en délimitant clairement son rôle.
Les conditions historiques et politiques qui ont présidé à la naissance de l’agence et la logique qui a régi cette naissance, ont empêché l’adoption d’une ligne éditoriale objective qui prend en compte les critères de professionnalisme et de pluralisme, a-t-il soutenu.
Le professeur Jamal Eddine Naji, a présenté, quant à lui, dans une intervention lue en son nom, une conception pour améliorer le rendement de l’agence, qui porte essentiellement sur la gestion des ressources humaines, journalistiques et techniques de l’établissement, la définition du genre de relation qu’il doit entretenir avec ses partenaires et la promotion de sa production.