Culture

Lasri signe son retour

© D.R

Abdellatif Lasri a finalement décidé d’exposer, après deux années d’absence sur la scène picturale marocaine. Une absence justifiée par celui qui annonce, de prime abord, la couleur : « On n’expose pas pour exposer. On expose quand on a des choses à exposer ». Les années se suivent et se ressemblent, mais le peintre, lui, ne change pas. C’est du moins ce que révèlent ses oeuvres exposées, actuellement, à Casablanca, jusqu’au 8 janvier prochain. Abdellatif Lasri est toujours en duel contre ses tableaux. Même agressivité, même tension qui interpelle le spectateur.
Le couteau, son éternel instrument fétiche, continue de blesser ses créations. Ses oeuvres saignent, toujours et encore, et lui ne rate, presque aucune occasion, de remuer le couteau dans la plaie. Sadiquement, semble-t-il. Les 26 pièces exposées à la galerie « Chez l’Artiste », portent toutes des séquelles d’un combat entre Abdellatif Lasri et ses oeuvres. Des séquelles palpables et criantes.
Le dénominateur commun entre ses pièces est, incontestablement, cet écoulement de la peinture. Une manière de dire qu’il s’agissait d’un vrai combat : la peinture est le sang. « Vaut mieux que je m’éclate sur un tableau que sur une personne ! », note Abdellatif Lasri, riant à pleines dents lors du vernissage de son exposition. Le peintre se démarque également par cette visibilité tangible de toutes les couches de peinture qu’offre ses tableaux. Et par « l’utilisation des couleurs de bases », ajoute-t-il. Si le peintre semble porté sur les couleurs, il devient subitement mesuré pour les portraits. Ces derniers se contentent d’une seule couleur : le noir. Des nez saillants, des yeux au jais, les visages peints par Lasri regorgent de symbolique. « Je m’inspire beaucoup des masques sculptés en Afrique noire», explique-t-il.
Sa première exposition remonte à l’année 1983, à la Maison du Maroc à Paris. Depuis, Lasri, qui vit et travaille en France, alterne des expositions au Maroc et à Paris : Musées des Oudayas en 1991, Théâtre de Maingruy, à Paris en 1992, Galerie Alif Ba, à Casablanca en 1999…Il a également pris part à des expositions collectives telles que « Les trente ans de peinture contemporaine» à la galerie Al Manar, à Casablanca en 1994, et «Voyages au Maroc » à l’Espace Lasri, à Paris en 2001. «L’espace Lasri», fondé par Abdellatif Lasri lui-même, est un lieu ouvert aux artistes marocains. Le peintre offre ses locaux à ses confrères désirant d’exposer en Hexagone. En plus de «L’espace Lasri», Abdellatif Lasri a fondé, en 1988, l’association Rissani dont il est également le président. Rissani est une association rassemblant les artistes-peintres marocains vivant en Europe. «L’association est actuellement mise en veilleuse », affirme le président. Pour, peut-être, mieux rebondir.

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