Culture

Le «jardin d’Ourika», une essence aromatisée au coeur de l’Atlas

© D.R

Au fin fond de l’Atlas, se dresse une étendue bio-aromatique. Un verger de senteurs fleurées s’érige au cœur de la vallée de l’Ourika. À 840 mètres d’altitude, le jardin des frères Belkamel culmine. Offrant agréablement aux visiteurs un moment inédit de relâchement et de découvertes sensorielles. Étalé sur une superficie d’un hectare, le «jardin d’Ourika» est incontestablement une source d’information botanique. Il est le premier jardin biologique de plantes aromatiques et médicinales du Maroc. En effet, cet espace n’est nullement identifié comme coin d’attraction. En y accédant, la verdure des 50 espèces de plantes cultivées épate, éblouie et éveille les sens. Cet effet magique a bel et bien une explication. «À travers cette pépinière, nous désirons encourager l’agriculture biologique et inciter le grand public à ce qu’il retourne vers les ressources naturelles et s’intéresse davantage à la phyto-aromathérapie», explique docteur Jalil Belkamel, initiateur du projet et responsable du volet recherche et développement au sein du jardin. Épris par la beauté et la sensualité des plantes, docteur Belkamel a pu finalement réaliser son rêve d’enfance. Depuis treize ans, il veille en personne sur l’entretien de son bourgeon. Et ce, en adoptant des techniques entièrement «bio», à savoir l’absence des toutes traces de pesticide sur sa végétation. Son ambition est de préserver la santé de sa flore afin qu’elle puisse narrer l’histoire de la région à travers la beauté, la santé et le culinaire. «Le visiteur peut ainsi regarder les plantes, les reconnaître, les humer ainsi que les goûter», souligne docteur Belkamel. La mission de cet espace verdâtre s’avère enrichissante. Elle s’étale sur cinq axes principaux, en l’occurrence le développement de l’aromathérapie, la réhabilitation de la phytothérapie, la recherche, l’éveil ainsi que l’encouragement du tourisme vert. Dans ce sens, le «jardin d’Ourika» établit un programme de sensibilisation et de formation permanent pour les visiteurs. Au menu du jour, des visites guidées au jardin. M. Belkamel assure lui-même cette virée exploratrice. «Je tiens à présenter aux clients du jardin des exposés sur les plantes aromatiques et les huiles essentielles. Comme je les invite à participer à certaines activités visant à développer leur odorat et les initier à l’élaboration de certains produits du terroir», argumente-t-il. Ces visites tendent à faire connaître la culture de la région en expliquant les différentes utilisations des plantes aromatiques et des huiles essentielles. Leur côté ludique cible aussi bien les petits que les grands pour découvrir la plante : du germe à sa production finale. Par ailleurs, les initiateurs du projet ont mis en place des ateliers dédiés à la fois aux particuliers et aux professionnels. L’une des principales activités du projet est la préparation du pain. «Nous invitons nos hôtes à mettre la main à la pâte, en préparant des pains aromatisés de la région à titre d’exemple le Tafarnout», ajoute le biologiste. Des fours traditionnels conçus de glaise et de paille ornent l’espace ocre aménagé pour cette pratique. Quant à la dégustation, des gîtes sont implantés à bord du verger permettant aux convives de savourer, sous leur seuil, les infusions composées de huit plantes médicinales ainsi que les différentes huiles distillées dans la région. De même, les visiteurs du jardin peuvent jouir de quelques minutes de détente, tout en profitant des bains de pieds et massages de mains offerts sur place. Le jardin comprend également une boutique baptisée «Nectarome» où sont étalées plus de quatre-vingts références. Ces produits maison ont gagné une grande notoriété à l’échelle internationale. Commercialisés au Japon, au Koweït et en France ainsi que dans une dizaine de pays, les articles du jardin ont enregistré, en 2009, un chiffre d’affaires d’un milliard de centimes. Un montant qui motive les initiateurs de ce projet à accroître davantage leur productivité pour atteindre une croissance de 10% pour cette année. Le «Nectarom» a, par ailleurs, des antennes à Kiev et à Moscou. Sur le plan national, le «jardin d’Ourika» se dotera, en perspective, d’un musée. Selon M. Belkamel, la galerie mettra en relief les différentes variétés des épices de la région. Les responsables envisagent, également, pour les mois à venir l’organisation d’une journée anti-stress. À l’ordre du jour, une purification organique et spirituelle favorisant l’escapade au cœur de la nature. Le passage au «jardin d’Ourika» marque pour le corps une trêve de bien-être et offre une purification de l’âme en toute harmonie avec la nature.

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