Culture

Le saule pleureur égyptien

Hani Shaker chante depuis longtemps, mais difficile de lui donner un âge. Il a évolué à l’ombre d’Abdelhalim Hafez et chante encore aujourd’hui. “Il est une de ces rares stars qui réussissent à réunir différentes générations et qui assurent à chacune de leur apparition, des soirées réussies où l’émotion et l’enchantement sont toujours au rendez-vous“, loue son agent. Hani Shaker doit cette durabilité dans la vie artistique à son éthique. Il a plus de cinquante ans, mais garde un visage de poupin. Pourquoi ? Il est fier de rappeler qu’il doit ses joues roses à sa conduite irréprochable. Jamais un verre d’alcool, pas même cette petite toux que donne la première cigarette aux préadolescents. Rien ! On ne lui connaît aucun vice, aucune passion honteuse. Sa réputation est sauve de tout reproche. Il désespérerait une bru qui a consacré sa vie à confondre sa belle-fille par un soupçon d’erreur. La mort dans l’âme, la presse à scandales, très florissante en Egypte, a depuis longtemps décidé de le bannir à jamais de ses colonnes. Dans ce pays, Hani Shaker est cité comme le modèle du bon époux. Il chante l’amour. Un amour souvent déçu. Il lui refuse une fin ou des infidélités. Et comme cela arrive souvent dans la vie, Hani Shaker pleure dans ses chansons. Son répertoire est plus humide qu’un saule pleureur. La réputation du chanteur est liée aux lamentations. Il a été introduit par Mohamed Abdelouaheb pour consoler le monde arabe de la mort d’Abdelhalim Hafed. Personne n’a remis en question la justesse du jugement du grand compositeur et interprète, mais Hani Shaker s’est complu à vie dans son rôle de consolateur. À tel point que l’art se confond pour lui avec une vision anachronique du romantisme. Ce romantisme plaît à de nombreuses personnes qui citent Hani Shaker comme l’un des derniers porte-flambeaux de la chanson arabe. L’un des dernier aussi à s’opposer à l’hégémonie de la chanson de variété. Ces arguments ont apparemment trouvé des âmes sensibles, puisque Hany Shaker a été récompensé par le prestigieux prix du meilleur chanteur Egyptien en 2003. L’intéressé a élargi cette année son répertoire en pleurant la mauvaise fortune du peuple irakien. Il vient en effet de sortir un clip sur l’Irak, «Ya hawl Allah» (Que Dieu nous protège).

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