Culture

Le seigneur des Oscars

© D.R

Véritable triomphe pour le dernier volet de la trilogie «Le Seigneur des anneaux». Réalisé par Peter Jackson, «Le retour du roi» a complètement dominé les Oscars dimanche soir, remportant la totalité des prix pour lesquels il était en lice, dont celui du meilleur film, lors d’une soirée sans grande surprise et où tous les pronostics se sont vérifiés.
11 trophées pour 11 nominations donc. De quoi installer confortablement cette super-production dans les annales de l’histoire du cinéma dans sa version hollywoodienne. Et pour cause, «Le retour du roi» a réussi à égaliser les records déjà établis par «Ben Hur» (1960) et «Titanic» (1998). Il devient ainsi le troisième film de l’histoire à réaliser le carton plein et le premier film fantastique à obtenir la récompense suprême.
Couronné meilleur film, «Le retour du roi» a aussi remporté l’Oscar du meilleur réalisateur pour Peter Jackson. Un sacre pour le moins mérité vu que le réalisateur avait mis pas moins de sept ans dans la préparation et le tournage de sa trilogie, tirée de l’oeuvre de J.R.R. Tolkien. Les deux premiers volets, «La communauté de l’anneau» et «Les deux tours», n’avaient pas été couronnés, mais, mieux vaut tard que jamais. La pluie de récompenses à laquelle le film a eu droit, par l’Académie des arts et des sciences du cinéma, valait tant de peine et d’attente. Le film raflant par ailleurs neuf prix techniques et musicaux (adaptation, musique, chanson, décor, costumes, effets spéciaux visuels, effets spéciaux sonores, maquillage et montage). «Je crois qu’il n’y a plus personne à remercier en Nouvelle-Zélande », pays où la trilogie a été filmée et d’où viennent la plupart de ses collaborateurs, a plaisanté le présentateur de la cérémonie, Billy Crystal. Le film n’en a pas moins laissé la place libre à d’autres nominés pour d’autres oscars. La ravissante sud-africaine Charlize Theron a ainsi été distinguée pour son portrait d’une prostituée meurtrière dans « Monster » de Patty Jenkins. L’enfant terrible d’Hollywood Sean Penn connu aussi bien pour ses frasques que pour ses positions politiques, notamment anti-peine de mort et anti-guerre contre l’Irak, a été consacré en tant que meilleur acteur pour son rôle de père vengeur dans le sombre «Mystic River» de Clint Eastwood. L’acteur n’a pas pu s’empêcher à cette occasion d’adresser un petit clin d’oeil à destination du président W. Bush, en déclarant que la notion même de «meilleur acteur» ne voulait pas dire grand-chose, tout comme celle de l’existence d’armes de destruction massive en Irak. Autre acteur, autre engagement et autre sacre, celui de Tim Robbins, qui remporté le meilleur second rôle masculin également dans «Mystic River». Mieux vaut tard que jamais également pour la délicieuse Renée Zellweger qui a gagné le pari de repartir enfin avec une statuette dorée. Elle a reçu l’Oscar du meilleur second rôle féminin pour son interprétation dans « Retour à Cold Mountain » d’Anthony Minghella.
Le meilleur film en langue étrangère est revenu sans surprise au Québécois Denys Arcand pour «Les Invasions barbares ». La jeune Sofia Coppola, fille de Francis Ford Coppola, a remporté son premier Oscar pour le scénario de « Lost in Translation». La statuette du meilleur dessin animé a été attribuée au «Monde de Nemo». Et le documentaire «The Fog of War», entretien-fleuve avec Robert McNamara, secrétaire à la Défense pendant la guerre du Vietnam, a remporté l’Oscar dans cette catégorie. Son réalisateur Errol Morris a comparé cette guerre à celle menée par les Etats-Unis en Irak.
Le cinéaste américain Blake Edwards, 81 ans, a reçu un Oscar d’honneur pour l’ensemble de son oeuvre, marquée notamment par son chef-d’oeuvre «Diamants sur canapé » et l’hilarante série de «La Panthère rose ». Fait marquant, et après deux années de morosité pour cause d’attentats du 11 septembre et guerre contre l’Irak, la cérémonie des oscars semble avoir repris ses couleurs et son aura d’antan. Mis à part les quelques déclarations précitées, tapis rouge, limousine, saluts devant la foule et les photographes, robes décolletées et sourires éclatants étaient de retour. Pourvu que ça dure.

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