Culture

Les essais à l’honneur

Un indice qui ne trompe pas. Le Prix Grand Atlas se greffe cette année sur le Salon du livre de Casablanca. Jusque-là, ce prix littéraire était considéré par de nombreuses personnes comme un événement mondain. Le souci de proclamer les résultats dans un espace dédié aux livres est une initiative louable. «Il ne faut pas que ce prix soit une mondanité, mais un événement littéraire qui contribue au développement de la lecture au Maroc», affirme Marie Redonnet, chargée de mission pour le livre auprès de l’Ambassade de France.
Doté de 30.000 DH, ce prix présente quelques particularités. Il est donc attribué par l’Ambassade de France au Maroc. «À ma connaissance, le Maroc est le seul pays où il existe une commission d’aide à l’édition et un prix littéraire», dit Marie Redonnet. Le prix récompense tour à tour des livres ressortissant à la littérature, des essais et des beaux livres publiés par des éditeurs établis au Maroc.
Par conséquent, les auteurs marocains édités ailleurs ne sont pas concernés par cette manifestation. Cette année, les essais sont à l’honneur. Dix en français et neuf en arabe. Le prix Grand Atlas, vieux de 11 ans, s’est élargi en effet aux publications en arabe. La même somme réservée aux livres en français est décernée aux auteurs arabophones. Bien plus : «Nous nous engageons à traduire le livre primé et à l’éditer en France», assure Marie Redonnet. Ce qui est un avantage non négligeable pour les auteurs de langue arabe. Le débat au sujet de la sélection de ces livres n’a pas déchaîné les passions selon Marie Redonnet. Elle précise toutefois que le fait de ne pas retenir certaines publications ne signifie pas qu’elles sont d’une qualité inférieure. Il existe des publications universitaires très pointues, selon elle, mais qui ne s’adressent pas à un large public. Elle déplore dans ce sens le fait que les universitaires marocains ne réécrivent pas leurs thèses en vue de les transformer en essais. Le jury de cette année est présidé par le philosophe algérien Mohamed Arkoun. Il est composé de Rachida Dumas, directrice du centre d’Etudes arabes de Rabat, Halima Ferhat, directrice de l’institut des Etudes Africaines, Kadhim Jihad Hassan, poète, traducteur et professeur à l’école des langues orientales de Paris (INALCO), Jamila Hassoune, libraire à Marrakech, Jacques Langhade, directeur de la bibliothèque «La source» de Rabat et Nadia Salah, rédactrice en chef de l’Economiste. Le communiqué de presse précise que toutes ces personnes sont bilingues, dans la mesure où elles vont aussi bien débattre des livres en français qu’en arabe.
Par ailleurs, le but assigné à ce prix est d’encourager l’édition dans notre pays. Est-ce qu’il entraîne des ventes dans les librairies ? C’est à l’éditeur de s’en servir pour doper les ventes, selon Marie Redonnet.
Force est de constater dans ce sens qu’un bandeau fait rarement suite à la récompense du livre. Le relais publicitaire est pourtant nécessaire pour amener des lecteurs à l’acheter. Mais pour cela, il faut installer une culture des prix littéraires dans notre pays, encourager une industrie du livre en crise et reconquérir des lecteurs.

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