Culture

Les maladies printanières se révèlent étrangement vicieuses

© D.R

A l’aube de ce doux printemps, fleurs et bourgeons sont précocement au rendez-vous cette année. Après un hiver très généreux, place au beau temps. Les plus vernis en profiteront à pleins poumons. Pour d’autres, les hirondelles danseront moins. «C’est la période de floraison et de pollinisation de différentes espèces végétales, c’est ce qui motive la plupart des allergies printanières», affirme le docteur Soumya Saati, généraliste. Les allergies aux pollens, les rhumes, les rhumatismes, les asthmes, tous se déclarent en cette saison. Bonjour, les yeux rouges, le nez qui coule, les irritations cutanées et toutes formes de désagréments. Des pathologies des plus bizarres. L’allergie au pollen ou allergie printanière est la plus représentative du lot. Elle n’est normalement pas héréditaire. Cependant, un terrain allergique ou atopique la favorise. Ainsi, des enfants de parents allergiques présentent plus de risques d’avoir, à leur tour, une sensibilité allergique. Les manifestations allergiques sont très variées. «Elles sont surtout très désagréables à certains stades», se plaint Lamia qui en est arrivée à la désensibilisation. En effet, l’allergie se développe. Mais, elle se soigne aussi à condition de réagir. Lamia a un corps qui, en contact avec certaines matières non nocives, les considère comme étrangères et dangereuses et a des réactions exagérées. Elle a vu son cas se détériorer d’une saison à l’autre et a développé des difficultés respiratoires conséquentes. «Mon allergologue m’a tout de suite conseillée une désensibilisation. Cette cure est le dernier recours face à une allergie persistante et évolutive. Elle consiste en des injections hebdomadaires afin d’habituer le corps à accepter les matières auxquelles il est exposé, sans avoir de réactions excessives», explique Lamia. Un traitement à prendre au sérieux. Elle ne peut se permettre de rater la moindre séance, sous peine de voir tout son traitement tomber à l’eau. «Je ne peux même pas voyager au-delà d’une semaine pour ne pas rater mes injections», déclare Lamia. Une situation plutôt embarrassante. La rançon de la bonne santé coûte cher. Ce traitement dure de trois à cinq ans et ça chiffre. Il faut commander une boîte de vaccins à la pharmacie qui, à son tour, la commande au laboratoire pour 800 dirhams, tous les trois mois. Sans compter le prix de l’injection qui est de 100 dirhams par semaine. Ainsi, elle se voit obligée d’assumer un mal imposé par la nature. Pour les rhumes de la saison, c’est une autre histoire. Avec les changements de température, mieux vaut prévenir que guérir. Ne dit-on, d’ailleurs, pas «en avril ne te découvre pas d’un fil». En d’autres termes, il faut avoir de chaud sous ses manteaux d’hiver alors que le soleil promet déjà une saison torride. D’autres, plus pervers encore, conseillent de ne se quitter d’un fil qu’avant la fin d’avril, en mai fais ce qui te plaît. «En mai, ça sera déjà trop tard pour profiter du soleil», diront certains. Mais alors, vieux dicton ou bonne résolution? Le docteur Saati, préconise un juste milieu. «Tout dépend de la physionomie de chaque personne. Si l’on est frileux ou d’une nature faible, mieux vaut garder ses manteaux d’hiver, sinon, rien n’empêche de se mettre aux couleurs de la saison», affirme-t-elle. Autre cas de figure, les rhumatismes qui auraient tendance à se manifester au printemps. Comme dit le vieux dicton, «c’est en mars que le printemps chante et que le rhumatisme augmente». Il se réveillerait à la belle saison pour profiter des fleurs, dit-on. Cependant, il faut vérifier la justesse de l’adage. C’est une douleur qui siège particulièrement dans les muscles ou les articulations. Elle n’est accompagnée ni de fièvre, ni d’aucun caractère d’inflammation. «À vrai dire, les rhumatismes sont là toute l’année, mais on note généralement un nombre de cas plus importants dès fin mars», précise le docteur Saati. Avant d’ajouter, «ce phénomène est probablement relatif aux changements climatiques. Les gens ont tendance à se dévêtir prématurément et s’exposent au froid qui est le principal ennemi des rhumatismes». Pour l’autre version des faits, les scientifiques accusent la pression atmosphérique. Celle-ci serait changeante en cette période de l’année et agirait directement sur les corps qui évoluent sur terre. Ainsi les articulations et les muscles se retrouvent écrasés par une pression atmosphérique variante et c’est comme ça que les rhumatismes latents se réveillent. Hommage donc à ses malades saisonniers qui au fil des saisons combattent un ennemi sournois.

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