Culture

L’infortune d’une fontaine

© D.R

La fontaine en rose bonbon qui surplombe l’avenue Prince Moulay Abdellah de Casablanca est une œuvre d’art. Pourtant, sa valeur n’est pas reconnue par une grande majorité des citoyens de la ville. Et pour cause, cette fontaine réalisée par le sculpteur Abdelhak Sijelmassi est mal entretenue. Certains enfants s’amusent même à jouer à l’intérieur de la fontaine. Et pour couronner le tout, certains individus y jettent des pierres et des ordures.
Cette sculpture a été réalisée dans les années 80 par l’artiste  Abdelhak Sijelmassi. Ce dernier avait reçu une commande de la part de la commune d’Aïn Diab. «Après avoir réalisé les deux sculptures à la résidence de Moulay Youssef, les responsables à la commune m’ont contacté et m’ont demandé de préparer une maquette pour une sculpture qui serait placée à l’avenue Prince Moulay Abdellah», déclare Sijelmassi.
À cette date, le sculpteur s’attelle à la tâche et prépare une maquette pour cette sculpture. « J’ai préparé un devis pour la réalisation de la sculpture et j’ai déposé le dossier à la commune responsable du projet», explique le sculpteur. Après de multiples allers et venues à la commune, Abdellhak  Sijelmassi apprend que son dossier stagne à cause de multiples changements. «À chaque fois, il y avait un nouveau président à la tête de la willaya, ce qui fait que la question de la fontaine subissait le statu quo», explique le sculpteur. Alors qu’il commençait à perdre espoir, Abdelhak Sijelmassi est contacté 40 jours après par le président de la commune d’Aïn Diab. «On m’a fait savoir que mon projet de sculpture avait reçu un avis favorable».
C’est ainsi que la sculpture a vu le jour. Cette intégration devait être à la base en rouge bordeaux, mais le sculpteur explique qu’il y a une rupture de stock en céramique de cette couleur. C’est ainsi que la couleur a changé et qu’au lieu d’être rouge, elle est rose. La masse de cette sculpture est maintenue par des barres en fer. Une technique très prisée par Abdelhak Sijelmassi.
Construite en 1982, cette sculpture devait avoir une utilité esthétique. La fontaine a fonctionné pendant plusieurs années, et a fini par être délaissée. Aujourd’hui, l’organisme responsable de sa gestion et de son entreprise est la commune Sidi Belyout.
Abdelatif Loudaini, responsable du service technique à cette commune, déclare que c’est toute l’avenue Prince Moulay Abdellah qui est mal gérée. «Des millions de DH ont été investis dans cette avenue, mais malheureusement, le résultat est d’une piètre qualité». Et d’ajouter : «Cette avenue est dans un état catastrophique mais nous essayons, tant bien que mal, de gérer ce qui est de notre ressort». D’après M. Loudaini la fontaine a été restaurée en 2003. «Nous avons refait le zellige de la sculpture et tout le contour du bassin», explique-t-il.
Le seul problème qui perdure jusque là est celui de la gestion de l’eau.
«La fontaine ne fonctionne que les vendredi, samedi, dimanche car nous sommes obligés de réduire la facture d’eau». Un frein de plus qui gêne ladite avenue.

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