Culture

Lorsque «L’au-delà» se marie avec le présent: Adil Haouata ébranle les frontières réelles

© D.R

Cette exposition privilégie les incorporations de matériaux et les différents procédés créatifs, ce triptyque de couleurs paradoxalement affole le regard et l’hypnotise.

C’est une exposition associant différentes dialectiques de couleurs qu’offre Adil Haouata aux R’batis. La Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger présente l’exposition «L’au-delà» de l’artiste belgo-marocain tout au long du mois de janvier. Les toiles de l’artiste réunissent le blanc, le rouge et le noir, une association de couleurs mariant profondeurs et reliefs. Cette exposition privilégie les incorporations de matériaux et les différents procédés créatifs, ce triptyque de couleurs paradoxalement affole le regard et l’hypnotise. La recherche picturale de Adil Haouata, initiée par un travail assidu sur «les portes» puis «la frontière», est devenue son thème de prédilection.

Le peintre joue esthétiquement avec le retentissement des couleurs vives et le spectre des frontières obscures entre l’assimilable et le non assimilable. Avant de retourner en Belgique, l’artiste confie: «Je travaille sur la frontière tracée, je travaille aussi sur la frontière imaginaire, celle-ci est liée à la frontière linguistique, économique et religieuse. Toutes ces frontières sont la cause directe de tous les problèmes qu’on vit actuellement. Mon rôle à travers mon art est d’estomper et d’effacer ces frontières». Sa vision est une progression thématique engageante vers l’au-delà. Cette perspective efface la dimension spatio-temporelle et crée pour l’observateur de l’œuvre un monde où le seul mot d’ordre est la force créatrice.

Adil Haouata tente de traduire par ce nouvel ensemble de toiles la forme d’un rejet de tout enlisement individuel et collectif dans l’absurde et la tentation nihiliste. L’artiste attribue à cet égard à la frontière l’origine des conflits mondiaux actuels. Bannissant l’idée de barrières, il réfute également l’idée d’être un immigré puisque le Maroc est toujours présent dans ses pensées, son esprit et son cœur. Né à Casablanca, l’artiste-peintre, dessinateur et graphiste, vit et travaille en Belgique où il a fondé l’association «More creation». Après avoir effectué ses études à l’Ecole supérieure des beaux-arts à Casablanca, il a rejoint l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. 

Dédié aux artistes marocains résidant à l’étranger depuis mars 2016, l’Espace Rivages accueille cette nouvelle série de toiles de l’artiste Adil Haouata pour la première fois. Une invitation en perspective aux voyages imaginaires et contrastés.

Leïla Ouchagour

Journaliste stagiaire

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