Culture

Mamoune : «Le rire est contagieux»

© D.R

ALM : Qui est Mamoune?
Mamoune : Je suis né et j’ai grandi à Casablanca. Mon père est originaire de Taza, ma mère, elle, d’Essaouira. Je considère que j’ai l’esprit souiri. Je suis un artiste aux multiples facettes: comédien, acteur, chanteur, musicien et animateur à ses heures perdues. Je ne sais pas comment je fais pour avoir le temps pour faire cela. En plus j’ai trois enfants en bas âge et cela c’est un métier à plein temps qui n’est tout de même pas facile. J’essaie de jouer mon rôle de père comme il se doit. Lorsque je suis passionné pour une chose, je me donne à fond . Je ne sens même pas la fatigue. Je joue de l’accordéon, du piano, de la guitare. Je jongle…, je n’écris pas des textes comme ceux du grand maître Raymond Devos. Moi je ne suis que le disciple qui voue une passion sans borne à ce grand monsieur.

Que représente Raymond Devos pour vous?
Raymond Devos est, selon moi, le plus grand comique de tous les temps. Que ce soit en Belgique ou en France, il n’y a personne qui a su tel que lui, jongler et faire entrechoquer les mots pour en dégager autant d’étincelles. Il joue de tous les instruments, il peut se mettre sur un monocycle. Il peut se déguiser en clown et faire rire les grands comme les petits. Il sait jongler avec deux, trois, quatre boules. En plus il chante. Un homme pareil ne peut être qu’extraordinaire et formidable.
Moi, j’essaie de perpétuer une tradition à travers laquelle j’essaie de me souvenir des gens qui m’ont marqué comme Brel, Devos. Ainsi le 9 octobre, je commémorerai l’anniversaire de la mort de Jacques Brel et le 15 juin celui de Raymond Devos. J’ai beaucoup d’estime pour cet homme. Ainsi, le 15 juin de l’année dernière, j’étais avec mes deux mains brûlées au second degré sur scène pour commémorer le premier anniversaire de la mort de Devos, un événement que les gens de la culture francophone ne devaient pas oublier. Et j’étais désolé de savoir après, que dans la plupart des chaînes francophones du monde, personne ne s’est soucié de cet anniversaire. Alors qu’un Marocain à Casablanca à des milliers de kilomètres de la France le faisait.

Comment est née votre passion pour le rire ?
Ma passion est née depuis que j’ai vu le sketch de Raymond Devos. J’avais 17 ans à l’époque. Et puis quand on aime, on attrape vite la passion. C’est un virus sain et contagieux. Maintenant j’ai 43 ans. Et depuis le temps, je ne me lasse jamais des texte de Devos, de la musique de Brel. Je regarde un sketch de Devos 10 ou 20 fois et je ris toujours. Il y a des sketches qu’on ne peut pas jouer devant un public marocain. On ne peut pas déclencher le rire chez quelqu’un s’il n’y a pas un référentiel culturel partagé qui existe auparavant. Le rire se déclenche de différentes façons chez chaque peuple. Chaque culture a une manière différente de rire de la politique, du sexe et de la religion, trois sujets humoristiques de prédilection.
Dès mes débuts, j’ai essayé de prendre les sketches qui font rire le plus les gens. Je n’ai pas toujours réussi. Et au fil de mon expérience j’élimine et retiens les sketches. Lors de mon prochain spectacle, je vais m’aventurer à jouer pour la première fois de nouveaux sketches comme l’Horoscope, le thon, en tout 5 ou 6 nouveautés. Le premier sketch est celui qui conditionne tout le spectacle. C’est pour cela que je mets «Où court-il ?» au début car c’est un sketch qui ne se rate jamais. Même pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue. Ils sont très surpris par l’utilisation du mot courir. Même quand il y a 5 ou 6 personnes qui rient les autres les suivent. Parce que le rire est contagieux.

Vous portez à la fois la casquette d’animateur et d’humoriste? Laquelle des casquettes vous sied le plus ?
Je ne peux pas dissocier les deux. On a tendance parfois à voir noir d’un côté et blanc d’un autre. On peut être mauvais et bon à la fois. Dans le même corps le même esprit, on peut avoir des phases blanches, des phases noires, et d’autres grises.
Moi j’ai de multiples passions, je ne dis pas talents, que j’essaie de partager, tant que je peux, tant que le public m’accepte. Sinon je ferais ennuiyer mes enfants avec (rire). Et quand j’ai un public devant moi qui rit dans le noir, c’est un trésor inestimable. Je donnerais tout l’or du monde pour entendre les rires des gents. Et les sketches de Devos le font merveilleusement.

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