Culture

Meknès, la haute saison théâtrale

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Dans quel état se présente le « père des arts » en cette fin de saison théâtrale ? La question n’est pas à l’ordre du jour du 7ème Festival national de théâtre de Meknès, mais la réponse peut facilement se dégager à travers une sélection d’environ quinze spectacles équidistants du sacre. Une tendance vient confirmer ce constat : deux spectacles montés d’après un même texte de Federico Garcia Lorca, «La Maison de Bernarda Alba», sont au programme de la compétition. Il s’agit de «Dar Laman» (de Mohamed Zouhir, directeur de la troupe régionale de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër), et «Les Filles de Lalla Menana» (de la troupe Tacon, «Talon aiguille en espagnol»). Il est question de deux adaptations différentes d’un même texte, mais qui ont en commun un souci remarquable d’exigence. Si l’un est resté fidèle à l’esprit lorcacien, tragique par sa nature, l’autre, c’est-à-dire «Théâtre Tacon», a pris des libertés avec le texte originel en traitant sur le mode de l’humour la condition féminine, thème de la pièce.
Le metteur en scène espagnol revient dans une 3ème adaptation, figurant également en compétition. A nommer «Le Jardin de Lorca», adapté par la troupe Abynoume de Chefchaouen. Hors de l’univers dramatique de Lorca, d’autres spectacles en lice se sont également fait remarquer par leur qualité lors de cette saison. On pense, entre autres, à «H’dit ô moghzal». Avec ce spectacle, qui retrace, à travers un remarquable jeu de contrastes, l’histoire mouvementée de Casablanca, la troupe « Espace Lewaâ pour la création », déjà récompensée au Festival de Meknès, a de fortes chances de récidiver dans l’actuelle saison. «Yaoum min zamanina» ne déméritera pas moins un prix. Abdelmajid Chakir, metteur en scène de cette pièce, a réussi à faire ressortir les contradictions d’un instit’ complexé, à travers un jeu de rôles subtil et bien ficelé. «La Dernière danse», création d’une troupe locale de Meknès, en l’occurrence « Théâtre des Sept», est elle aussi favorablement accueillie. Dans cette pièce, qui porte sur la débâcle d’un danseur-étoile, après un accident malencontreux, a fait preuve d’une impressionnante recherche théâtrale. Dans une scénographie fonctionnelle, ajoutée à une bonne direction des comédiens, le metteur en scène a traité de cette tragédie sur un mode plutôt visuel. Il a le mérite de nous avoir fait oublier les méli-mélo de certains mélodrames qui ne sont plus au goût du jour. Pour le reste, on retient, entre autres, « Balisat Al Marhoum » (La Valise du défunt). Création de la troupe « Sahar Annass », cette pièce, qui tourne autour d’une question d’héritage, fait triompher la cause féminine, au bout d’un face-à-face avec une société plutôt phallocratique.
En dehors de la compétition, Le 7ème Festival de Meknès rendra hommage à deux figures marquantes du théâtre national : Abdeljebbar Louzir et Mohamed Ahmed Basri.

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