Culture

Moa et Kim Benani, l’histoire du père et du fils en peinture

© D.R

On découvre en peinture l’histoire du père et du fils à la galerie MémoArt de Casablanca. Moa et Kim Bennani y exposent ensemble leurs œuvres récentes jusqu’au 4 mai. Le père, ce géant imposant, artiste reconnu sur la scène plastique nationale et internationale. Le fils, ce rebelle intimidé par le poids d’assumer la relève et assagi avec le temps et la maturité. 40 toiles accrochées sur les murs de la galerie, Kim du côté droit, Moa du côté gauche (20 toiles chacun), forment cette exposition intitulée «Divergence et convergence» ou encore «au nom du père, au nom du fils». « Il est très intéressant de voir un fils prendre le risque de montrer son travail à côté de son père, dévoiler ses influences évidentes. Pendant longtemps, le Kim voulait se démarquer du travail de son père», a déclaré à ALM Moulim Laroussi, critique d’art. Kim s’était éloigné le plus de l’abstraction qui caractérise l’œuvre de Moa, poussant la figuration jusqu’à l’extrême et adoptant l’hyper réalisme. Il voulait qu’on ne le confonde pas avec son père. Ainsi après avoir assumé son prénom, loin de son père esthétiquement et physiquement puisqu’il est parti pour Malaga pour poursuivre ses études, Kim a fini par revenir vers ses racines : «je peins mes sources et mon père en fait partie», dit-il. «Aujourd’hui, dans une abstraction assumée, au nom du père, le fils retrouve les paysages extrêmes, la lumière laiteuse des horizons incertains et des aurores indécises, la sensualité du rouge-sacrifice, l’infini majestueux du bleu du ciel et des océans, l’écharpe fauve qui troue les espaces nocturnes, la texture âpre de la terre ocre, ou marron ou jaune, dans l’attente de l’enfantement des jours à venir, des toiles à peindre, des visions à capter en un instant d’éternité», a écrit le critique Abdeljalil Lahjomri dans le texte introduisant le catalogue. Par ailleurs, dans cette exposition, une toile sort du lot. Il s’agit du portrait de Moa fait par Kim, un hommage, un geste de remerciements et reconnaissance pour celui sans lequel Kim, dit-il lui même, n’aurait jamais connu ce monde de l’art. C’est dans l’atelier de son père qu’est né Kim, c’est là où il s’est abreuvé des couleurs dès son jeune age, il confie même s’être empoisonné à plusieurs reprises en goûtant petit, aux pigments et aux solutions de peinture. A travers ce portrait, selon Moulim Laroussi, «le fils a maîtrisé le père en le croquant, en faisant son croquis. Ainsi, il s’est imprégné du père de ses traits, il a profité de tout ce qu’il a hérité de lui».
Mohammed Bennani dit Moa est né à Tétouan en 1943. Il commence par fréquenter, de 1958 à 1959, l’École des beaux-arts de Tétouan, avant de s’inscrire à l’École nationale des Beaux-arts de Paris dont il a suivi les cours de 1960 à 1964. Peintre et sculpteur, Moa est fasciné à un rapport passionné et physique au sensible, aux couleurs de l’océan et de la terre. Sa peinture, fondée sur les déflagrations de la matière, est dominée par l’abstraction lyrique. Karim Bennani dit Kim est né en 1972, à Tétouan. Dès ses débuts, Kim développe une peinture hyperréaliste qui a grandement favorisé sa maîtrise du métier d’artiste-peintre. Ses travaux de ces dernières années, paraissent rechercher une expression plus libérée des contraintes de l’académisme.

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