Culture

Mouna Fettou: «Le cinéma marocain est dans une impasse»

© D.R

La comédienne Mouna Fettou joue un rôle dans le film événement «L’orchestre des aveugles» de Mohamed Mouftakir qui vient de rafler le prix de la mise en scène lors du Festival national du film de Tanger, qui s’est clôturé le samedi 28 février 2015. Elle revient ici sur le film, sa carrière et la situation actuelle du cinéma marocain.

ALM: Comment vous définissez-vous aujourd’hui ?
 

Mouna fettou: Aujourd’hui, je me définis comme une femme sereine, une mère moins maman poule, et je suis surtout une actrice toujours aussi passionnée par mon travail et en perpétuel apprentissage. D’ailleurs, plus le temps passe, plus j’ai un désir d’apprendre, d’aller au plus profond de moi-même pour scruter des zones d’ombre, me retrouver, ouvrir d’autres champs du possible, non seulement pour mon métier et ma carrière mais aussi en tant que femme et mère.

Vous jouez dans le film de Mohamed Mouftakir, «L’orchestre des aveugles» qui a été primé le 28 février 2015 à Tanger, parlez-nous de cette aventure ?

Faire partie d’un film comme «L’orchestre des aveugles» est une fierté pour moi. Sans vouloir spoiler  le film, c’est l’histoire d’un enfant qui raconte son enfance, ses amours, ses rapports avec ses parents, son vécu dans une maison oû vivait une troupe de chikhates… Le tout sur une trame d’un Maroc des années 70. Avec, bien entendu, tout le regard de Mohamed Mouftakir dont on connaît le recul, l’approche philosophique et surtout la subtilité et dans le traitement et dans la mise en scène. J’y incarne le rôle de Hlima, la maman du petit et la femme du chef d’orchestre, un rôle interprété par Younes Megri.  Le prix de la mise en scène donné à Mouftakir lors du Festival national du film de Tanger est  mérité tant le travail de notre ami est à la fois juste et essentiel.

On vous voit sur les grands écrans, mais aussi à la télévision, comment on arrive à jouer sur plusieurs registres sachant que le cinéma et la télévision ont de nombresues divergences ?
Les rôles intéressants au cinéma se font de plus en plus rares. Et la télé aujourd’hui est devenue un mal nécessaire, dans ce sens où elle offre de bonnes opportunités aux acteurs et actrices de travailler et de se perfectionner aussi.  
Pour ce qui est de mes choix ou mes priorités, cela a toujours bien évidemment été conditionné d’abord par la qualité du rôle, et du scénario, et ensuite le réalisateur. Et pour être honnête aussi par le cachet. Qu’on ne s’y trompe pas, on fait ce métier par amour, par passion, mais on ne vit que de cela.

Comment arrive-t-on à être toujours au sommet durant 25 ans ? C’est quoi votre secret de longévité?

La passion, la patience, le travail, la foi. Il faut y croire, toujours et encore… Il y a aussi le grand apport du public qui est toujours au rendez-vous. Sans oublier le travail d’une certaine presse sérieuse et professionnelle. Ce sont mes ingrédients pour la longévité. Ce qui m’a permis de tenir durant plus de 25 ans!

Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le cinéma marocain ?

Je pense sincèrement que le cinéma marocain est aujourd’hui dans une impasse. Certes, nous produisons aujourd’hui plus de 20 films par an, mais combien d’entre eux peut-on réellement considérer comme bons, ou même valables ? Si nous voulons vraiment faire du cinéma, il faudrait nous poser les vraies questions : Qui fait quoi ? Et pour qui ? Et comment le faire ? Vous savez, ce débat est  long et pas si simple, mais il faut un jour arriver à trouver les bonnes réponses pour que le cinéma marocain décolle et trouve  sa place comme d’autres cinématographies dans le monde.
 

Quels sont les rôles dont vous êtes fière aujourd’hui ?

Sincèrement, les rôles qui ont incontestablement marqué ma carrière sont mon tout premier film: «Un amour à Casablanca», mais aussi le personage que j’ai joué dans «A la recherche du mari de ma femme», «Femmes et femmes» et «Deux femmes sur la route»…

Quelles sont vos références cinématographiques ?

Mes références dans le cinéma sont les grands classiques italiens, les films de Charlie Chaplin et les classiques égyptiens des années 50. En ce qui concerne mes acteurs  préférés aujourd’hui, il y a Emma Thomson, Kerry Washington, Juliette Binoche, mais aussi des acteurs sobres comme Matt Damon, Bradley Cooper ou encore la magnifique Michelle Pfieffer…

1991

Sortie de son premier film, «Un amour à Casablanca», avec un prix d’interprétation.

1999

7-08 : Naissance de son fils, Bensalem

1999

22-10 : Mort de son père

 

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