Culture

Nadine Saab : «Je ne cherche pas à vendre mon corps»

© D.R

ALM : Quelle est la raison de votre présence au Maroc?
Nadine Saab : Je suis présente au Maroc suite à un contrat de travail avec un restaurant à Casablanca. Il est à noter que j’avais déjà présenté des soirées dans ce lieu. L’ambiance du restaurant ainsi que la qualité du public qui y afflue m’ont encouragée à venir me reproduire et résider encore une fois dans ce pays que j’aime énormément. Ma présence a également pour objectif la préparation de mon lancement effectif dans le monde de la musique.

Pourquoi avez-vous choisi de franchir ce pas à partir du Maroc ?
Le Maroc respecte l’art et le valorise contrairement aux autres pays qui en font de nos jours une industrie. En toute objectivité, le Maroc dispose de très beaux talents. Si certaines voix marocaines ont pu franchir les frontières, d’autres ne tarderaient pas à saisir leur chance. D’autant plus qu’ils méritent tout le succès du monde. Sans oublier de saluer, dans ce sens, le public marocain qui est une audience avertie et raffinée.

Après 14 ans dans le monde de la chanson, pourquoi tardez-vous à lancer votre premier opus ?
Ce grand retard est dû à des raisons personnelles. Au début, je ne comptais pas faire carrière dans la scène musicale. Lorsque j’ai décroché la médaille d’or au studio El Fan en 1996, je suivais toujours mes études en sciences commerciales et comptabilité. Pour moi, le chant était juste une vocation.

Avez-vous des reproches à faire au bureau de Studio El Fan ?
Studio El Fan m’a partiellement servie. Peut-être parce qu’il y avait trop de monde dans leurs locaux. De toute façon, j’ai beaucoup de respect pour Simon Asmar, l’initiateur de l’émission et son équipe. Si je dois adresser des reproches à quelqu’un, cela va être à mon égard. Comme j’avais dit précédemment, j’avais pris l’art à la légère. Surtout que je n’avais personne pour m’orienter. Ce n’est qu’après avoir rencontré mon manager actuel que les choses ont changé.

Pourquoi ce virage ?
Au début, je pensais que seule la voix était suffisante pour gagner la notoriété. Or, plusieurs critères tracent le profil d’une star. Aujourd’hui, tout se joue sur le paraître. Quand une maison de production te sollicite, elle se base sur l’aspect physique. C’est malheureusement le cas au Liban. Ainsi, j’ai dû travailler mon apparence, en réduisant mon poids de près de 30 kg. J’ai dû aussi subir quelques interventions chirurgicales pour raffermir mon corps et le resculpter sans toucher à mon visage. Car j’estime que je n’ai rien à corriger à ce niveau.

Avez-vous été sollicitée par des maisons de production ?
Il y avait quelques négociations avec certains producteurs, sans procéder à un accord définitif. Je préfère intégrer ces grandes structures après avoir lancé des opus sur le marché. De la sorte, je serai en position de force. Ainsi, c’est eux qui viendront à ma recherche et non pas moi (rires).

Que préparez-vous ?
Je suis en cours de finalisation de «Min Baâd Ghiyab». C’est un single signé conjointement par Raymond Lotti (paroles), Jihad Farah ( composition) et Waleed Kabalan (arrangement). C’est un style qui n’est pas consommé. La chanson a été enregistrée au Liban. Le clip sera probablement tourné au Maroc et diffusé sur toutes les chaînes. J’ai choisi d’adopter la politique des singles pour consolider davantage ma présence sur la scène avant de lancer officiellement mon premier album. De même, je compte présenter sous un nouvel arrangement ma première chanson « Albi ya nass » qui m’a été offerte par le grand Melhem Barakat.

Votre clip suivra-t-il la tendance actuelle ?
Concernant le côté technique, certainement il suivra la tendance. Sinon, si vous sous-entendez l’exhibitionnisme auquel on assiste, et bien ma décision est claire : je suis contre ce voyeurisme car cela ne me convient pas. Contrairement aux «pseudo-artistes» qui occupent avec force la scène arabe, je ne cherche pas à vendre mon corps.

Allez-vous inclure le tarab dans votre répertoire ?
Le tarab est mon style de prédilection. D’ailleurs, il occupe une place inébranlable chez le public arabe. Pour un début, je préfère me démarquer par des chansons un peu «light». Par la suite, j’inclurai volontairement le «tarab» dans mes prochains albums.

Qu’en est-il de la chanson marocaine ?
Je suis vraiment éblouie par le rythme marocain. Vous avez de très belles chansons que j’aimerais bien reprendre, éventuellement Marsoul El Hob. Il me faut juste maîtriser le dialecte marocain (rires). De même, j’aime les voix de Samira Saïd, Jannat et Asmaa Lemnaouar.

Vous verra-t-on dans un festival marocain ?
J’espère bien. J’ai été conviée récemment à un festival à Mohammedia. Un hommage m’a été rendue en cette occasion. J’en garde de très beaux souvenirs.

Parlez-nous de votre quotidien au Maroc ?
J’ai pu facilement m’intégrer dans la société marocaine. Je découvre chaque jour vos coutumes et mœurs. Le fait de s’ouvrir à de nouvelles cultures m’impressionne, surtout si j’accorde un grand intérêt au pays. J’aime le Maroc et je ne me sens pas étrangère. J’ai réussi à me faire des amis. Je pourrai même dire que j’ai une seconde famille au Maroc.

Qu’en est-il des fans?
C’est un empire qui est en train de se créer sur le Net. Je suis surprise par cette grande popularité. Je remercie chaque personne qui me soutient. Pour les fans marocains, je suis à leur disposition à Casablanca pour passer un agréable moment et débattre des projets qui pourront nous intéresser.

Outre Nadine la chanteuse, quelles sont vos autres casquettes cachées ?
Je suis une passionnée d’art plastique et de décoration. C’est mon autre monde d’évasion. Peut-être que, dans un futur lointain, je présenterais au public ma propre exposition. Parmi mes rêveries, figure un projet d’autobiographie ou d’un film biographique signée Nadine Saâb. (Sourire).

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