Culture

Nezha Regragui : «De nos jours, le rire se fait de plus en plus rare»

© D.R


ALM : Que pensez-vous des productions télévisées marocaines diffusées durant le mois de Ramadan?
Nezha Regragui : Je n’ai pas regardé toutes les séries et feuilletons télévisés programmés durant le mois de Ramadan. J’ai vu quelques épisodes de la série «Bent Bladi» diffusée sur 2M. En regardant cette série, on sent qu’un effort a été fourni pour arriver à un bon résultat. L’idée de la série attire l’attention des téléspectateurs. Aussi, le sitcom «cool center» est bien réalisé et l’idée n’est pas mal.
Les acteurs sont sympathiques, mais les termes que l’on a employés dans le scénario de ce sitcom ne sont pas appréciables. Pour ce qui est des autres productions télévisées, je n’ai pas eu le temps pour les suivre.

Qu’en est-il du sitcom «Khater-Man-ndir» auquel vous avez participé ?
Le sitcom «Khater-Man-ndir» a eu un succès notable non seulement au Maroc mais aussi en Europe, où plusieurs Marocains l’ont suivi.
Le sitcom est le fruit d’un travail collectif. Nous avons discuté les idées et les propositions de manière collective.
Le tournage de ce sitcom a nécessité 45 jours. Les expressions dans le scénario ont été plusieurs fois révisées dans le souci de présenter un travail artistique qui puisse toucher un grand nombre de Marocains de toutes les catégories.

Vous avez participé à plusieurs séries télévisées et pièces de théâtre. Est-ce que vous préférez le théâtre et la télévision au cinéma ?
La télévision, le théâtre et le cinéma sont des domaines artistiques qui me passionnent. Le théâtre qui est le père des arts reste une école par laquelle tout comédien devrait passer. Un acteur qui se respecte est celui qui est capable d’incarner des rôles aussi bien dans le théâtre que dans la télévision et le cinéma.

Où en est la troupe du Théâtre national ?
Un hommage a été rendu à la troupe du Théâtre national à travers la diffusion sur l’écran de la première chaîne marocaine, une fois par semaine tout au long du mois sacré, de ses pièces les plus connues, notamment «Hada-nta», «Jar-wa-majrour», «Arrajoulou-alladhi». J’aimerais remercier les responsables de la première chaîne pour cet hommage et d’avoir pensé à la troupe du Théâtre national. Cette dernière s’est déplacée récemment en Belgique où elle a présenté la pièce de théâtre «Al maratou-allati», dans les villes de Bruxelles et d’Anvers. Il y a eu une grande affluence de la part de la communauté marocaine résidant en Belgique. La nouveauté de la troupe est une pièce de théâtre intitulée «Chkoun Lmasoul» et qui est écrite par Mohamed Ljam. Les membres de la troupe commenceront à travailler sur cette pièce dans les jours qui viennent.

Est-ce qu’il y a aujourd’hui une nouvelle génération capable d’assurer la relève ?
Il y a bien entendu une nouvelle génération de comédiens capable d’assurer la relève. Il y a des jeunes qui ont du talent et qui se sont illustrés. Ce qu’il faut c’est plus de détermination et plus de sincérité. Il ne faut pas non plus penser au côté matériel avant de penser au choix du rôle à interpréter. Le choix du rôle importe plus. Il faut mentionner, par ailleurs, qu’il y a un manque de spécialistes en composition et écriture de feuilletons. Il y a un certain nombre de professeurs et académiciens qui peuvent être de bons scénaristes mais qui n’ont pas encore eu la chance de démontrer leur savoir-faire en la matière. Si les moyens financiers faisaient défaut par le passé, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il y a des producteurs qui sont prêts à investir dans le domaine des séries télévisées. Les fonds nécessaires à la production existent. Ce qu’il faut en revanche, c’est des spécialistes en composition de feuilletons capables de trouver de nouveaux sujets et de proposer des textes qui soient décents. De nos jours, le rire se fait de plus en plus rare.

Quels sont vos projets?
Je travaille actuellement sur une série intitulée «Al Farik» réalisée par Mohamed Nesrat. Ce dernier a travaillé pendant longtemps dans le cinéma et a participé dans plusieurs films de renommée internationale.
La série raconte l’histoire de deux équipes de football et de deux familles, l’une vit dans l’indigence, l’autre est une famille aisée. L’ancien international marocain Aziz Bouderbala prend part aussi à cette série. Nous sommes toujours en phase de tournage. Je participerai également à un feuilleton intitulé «Femmes et secrets» et qui est écrit par Amal Temmar et dont la réalisation sera assurée par Hassan Ghounja.

Parlez-nous de votre expérience dans le domaine de la publicité ?
Je considère la publicité comme un art à part entière. J’ai participé à plusieurs spots télévisés. On me fait souvent des offres pour prendre part à des spots publicitaires, mais je n’accepte pas toutes les propositions. Je tiens à être exigeante quant au contenu et à l’objet des publicités. La publicité est un art comme j’ai dit, surtout lorsqu’elle est originale et innovante.

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