Culture

Rabai Al Madhoun : Le territoire préoccupe les auteurs palestiniens au pays et à l’étranger

© D.R

ALM : Quel projet après «Une dame de Tel-Aviv» ?

Rabai Al Madhoun : C’est toute une histoire derrière ce roman. En fait j’étais de retour à Gaza après quatre décennies d’exil. A bord de l’avion, j’avais rencontré la représentante de la télé israélienne, Orly Winerman, qui était en relation amoureuse avec Saïf Al-Islam Kadhafi. Et depuis, j’ai décidé de publier le roman. Par la suite, j’ai projeté d’écrire un drame en trois tomes à propos de la Palestine pour parler du retour à Gaza et raconter le récit de ceux qui sont demeurés à Gaza et ont eu la nationalité israélienne. Les faits, se déroulant entre Londres, Washington, Jaffa, Jérusalem, Haïfa et Acre, aborderont l’éventualité du retour à la patrie perdue et rassembleront des personnages différents. Dans cette œuvre, dont j’espère la publication très bientôt, je place mes personnages dans des sites que le roman arabe, voire palestinien n’a jamais atteints. J’ambitionne aussi de présenter au lecteur arabe une vue panoramique de l’affaire et du citoyen palestinien contrairement à ce qui a été présenté dans les œuvres cinématographiques, les journaux télévisés et les reportages de la presse écrite.    

L’écrivain palestinien est connu pour son attachement à la terre. Pourquoi ?

Nous n’avons ni pétrole ni gaz. Par contre, nous avons la Palestine, ce territoire qui est le plus beau dans la région et dans le monde à nos yeux. Nous avons aussi une situation géographique ayant fait l’objet d’un conflit remontant à une belle lurette. C’est devenu un territoire perdu, voire inculqué dans la conscience collective. Ainsi, la patrie s’est enracinée dans la mémoire et par là le récit à son propos a été reconstitué par les auteurs palestiniens qui ont lutté, aux côtés du peuple, pour regagner la patrie. Pour ma part, quand j’écris, je fouille dans la mémoire en remontant à la perte de la terre.
           
Comment évaluez-vous la participation de la Palestine au SIEL ?

Pour ma part, ma participation au SIEL est particulière. C’est pour la première fois que je prends part à une manifestation culturelle arabe en tant qu’étranger parmi une délégation palestinienne depuis la formation de l’Etat palestinien il y a plus de vingt ans. En fait, la composition de la délégation rompt avec la représentation « traditionnelle » par une élite d’intellectuels palestiniens laissant libre cours à un rassemblement culturel d’écrivains, artistes et créateurs de différentes régions de la Palestine. Une fière chandelle est due, en ce sens, au ministère palestinien de la culture, ainsi qu’au pays hôte. En effet, le Maroc a pris l’initiative de rassembler un large éventail de créateurs palestiniens sur son territoire. A mon sens, la participation palestinienne est une exception dans l’histoire des salons arabes dédiés au livre.

Quelle impression vous a donné le Salon ?

Ce qui a attiré mon attention, c’est la présence massive d’écoliers qui ont squatté les passages entre les stands. J’ai beaucoup aimé leur turbulence, organisée quand même. Cela augure d’un bon avenir pour ces enfants qui entretiennent un rapport direct avec le livre dès leur bas âge. A leur tour, les étudiants étaient curieux de rencontrer les écrivains palestiniens et ont fait montre d’intelligence en posant des questions intéressantes. Ce qui a attiré mon attention, c’est aussi les rencontres avec les lecteurs marocains.
 

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