Culture

Rajaa Kasabni : «J’ai quitté le Maroc malgré moi»

© D.R

ALM : Que pouvez-vous nous dire à propos de votre duo avec Rida?
Rajaa Kasabni : Je connais Rida depuis que j’étais engagée avec Rotana. c’est quelqu’un pour qui j’ai une grande estime.D’ailleurs il fait partie de la même maison de production avec laquelle je collabore actuellement, à savoir Arabica Music. La chanson m’appartenait au début. Vu l’amitié qui me lie avec Rida et le compositeur Walid Saad, on a décidé de la chanter à deux , entamant ainsi une nouvelle expérience, celle des duos. À vrai dire, l’expérience valait le coup et je suis satisfaite des échos. Il faut dire que l’équipe de Arabica Music a beaucoup investi sur la chanson. Après avoir été diffusée exclusivement sur Arabica TV, nous avons décroché des licences pour sa transmission sur certaines
chaînes arabes. Espérons qu’un jour le public marocain verra le duo sur nos chaînes nationales.

Qu’en est-il du clip ?
L’idée du clip est originale. Il s’agit d’un jeune couple qui se remémore les souvenirs de sa lune de miel en Thaïlande. Nous avons vécu des moments inoubliables. On faisait partie d’un groupe de touristes avec lequel on a exploré les lieux. On a vécu l’aventure tel qu’elle est. Dans certaines séquences, ma peur était apparente. Il fallait qu’on soit spontané. Ce qui a favorisé la réussite du clip qui a été tourné entre le Liban et la Thaïlande sous la direction de Fadi Haddad.

Le public attendait votre duo avec Wael Kfoury. Que s’est-il passé ?
L’idée était présente, mais nous n’avons rien conclu. Wael avait quitté Rotana en premier, chose qui a entravé la réalisation du duo. Wael est un grand ami et si jamais l’occasion se présente, je tenterai l’expérience avec lui. D’ailleurs, je suis ouverte à toute collaboration avec les autres artistes.

Votre départ de Rotana était ambigu. Arabica Music vous a-t-elle rendu justice ?
J’ai souffert à Rotana au même titre que d’autres stars arabes. Juste après mon départ de Rotana, Arabica Music m’a sollicitée. Il est à noter que Arabica Music est une société bien structurée. En un laps de temps, elle a pu drainer des grands noms de la chanson arabe tel que Hani Chaker, Ali Hajar, Wael Jassar, Nancy Ajram et autres. Je remercie, par cette occasion, l’équipe de production pour la confiance et l’intérêt qu’elle porte à mon égard.

Comment évaluez- vous votre parcours auprès d’Arabica Music ?
J’ai intégré Arabica Music depuis 2008. Aujourd’hui, nous sommes à trois clips en l’occurrence : «Taâa habibi», «Ila oumi» et «Mâa Baâd». De même, nous travaillons sur un nouvel album qui ne tardera pas à voir le jour.

Est-il vrai que le report de votre album est relatif au Mondial ?
Absolument pas. Nous avons dû revoir certains titres. C’est tout. Je travaille minutieusement pour garantir la réussite de cet opus. L’album comportera 12 chansons dont le timbre variera entre le romantique et le folklorique. Je tiens à mettre sur le marché une œuvre de poids qui restera à jamais graver dans la mémoire du public.

Verra-t-on la touche de Waleed Saâd sur cet album ?
Certainement. Waleed Saâd est un élément primaire de notre chaîne de travail.
Donc sa touche est indispensable. C’est quelqu’un qui est doté d’un professionnalisme inégal. Je me permets même de dire qu’il est le meilleur compositeur sur la scène musicale arabe. Sa présence à mes côtés ne peut que renforcer ma réussite.

À quand une chanson marocaine ?
Je suis très enthousiaste de présenter une chanson marocaine. Cependant, j’ai des exigences dans ce sens. Je veux que ma chanson soit au même niveau que les autres titres qui réussissent sur le plan arabe. Il faudrait que cette chanson réunisse tous les éléments de réussite et qu’elle valorise notre patrimoine national.

Le Maroc ne vous manque pas?
(Rires) Tant qu’il y a des vols directs entre Casablanca et Beyrouth, l’affaire est réglée. Certes, j’aurais aimé vivre auprès de ma famille et promouvoir mon art à partir de mon pays d’origine. Cependant, les moyens ne permettent pas de réaliser ce rêve. J’ai quitté le Maroc malgré moi. Nous manquons d’ infrastructures nécessaires pour la production des albums. Toutefois, je fais tout mon possible pour mieux représenter mon pays. Comme j’ai honoré le Maroc à X Factor, je tâcherai de préserver l’ image de mon pays tout le long de ma carrière.

Pourquoi êtes-vous absente des festivals nationaux?
Je ne me permets pas de monter sur une scène au moment où de grands noms de la chanson marocaine sont mis de côté. De même, je ne tolère pas le fait qu’un impresario promeut des soi-disant artistes étrangers au détriment de nos artistes locaux. Cela est vraiment décevant. J’appelle ces gens à prendre en considération le long parcours de nos artistes marocains ainsi que les efforts qu’ils ont consentis pour la promotion de l’art au Maroc.

Êtes-vous douée pour la composition et l’écriture ?
(Rires) J’ai remarqué dernièrement l’avènement d’une mode assez spéciale. Certaines chanteuses prétendent écrire et composer alors qu’elles n’ont aucune vocation pour cela. Je préfère ne pas mentir à mon public. Je me contente du chant au lieu d’empiéter sur un domaine qui n’est pas le mien.

Quels sont alors vos autres loisirs ?
J’aime le sport et la lecture surtout les écrits de Marc Lévy. De même, j’ai fait découvrir à mes amis la richesse de notre art culinaire.

Quel est votre rapport avec les fans ?
Nous sommes en parfaite harmonie. J’ai une personne qui gère mes pages sur le Net. Il récolte même les fans des autres artistes pour les faire participer à mon groupe.

Sur le plan affectif, y a-t-il du nouveau ?
Le climat est stable. S’il y a un éventuel changement vous serez les premiers à le découvrir.

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