Culture

Reportage : Des cinéphiles à l’affût d’autographes

© D.R

Les cinéphiles tangérois sont en fête. Le festival national du film leur permet de vivre, pendant une dizaine de jours, une grande ambiance cinématographique. Ils en profitent pour rencontrer leurs acteurs préférés. Plusieurs d’entre eux tiennent à assister à l’inauguration de chaque manifestation cinématographique. Ils se placent derrière les barrières autour du tapis rouge pour voir leurs artistes préférés. Ces célébrités sont accueillies par des applaudissements et des cris de joie du public. Beaucoup d’artistes ne peuvent retenir leur émotion par cet accueil chaleureux et s’arrêtent souvent pour saluer par des gestes de main les foules. Ces cinéphiles sont de tous âges et profitent de l’occasion pour s’approcher de leurs artistes et par la même prendre des photos avec eux. Ils sont souvent munis pour la circonstance d’un carnet pour recueillir leurs autographes. Rhimou, septuagénaire, vient uniquement le jour de l’ouverture de ces manifestations cinématographiques. C’est une amoureuse des grands noms du cinéma classique égyptien et des grands acteurs marocains. Elle a regardé plusieurs films qui ont été interprétés par les grands icônes du cinéma marocain tels que Amina Rachid, Rachid El Ouali, Mohamed Hassan El Joundi et Naïma El Mcharki. Elle trouve un grand plaisir de voir ces artistes marcher sur le tapis rouge. Rhimou se dit garder une belle photo d’elle avec Amina Rachid et qu’elle a prise lors de l’une de ces manifestations. «C’est une grande dame du cinéma marocain. Elle était, tout au long du festival, rayonnante et très gentille. Elle s’arrêtait pour nous saluer et signer des autographes pour ses fans», confie Rhimou.
Les artistes ne peuvent cacher leur joie d’être entourés de tous ces cinéphiles. Mohamed El Jam, ou Si Marbouh, comme aime l’appeler son public, est parmi les artistes qui jouissent d’une grande popularité. «C’est un amour réciproque marqué d’un grand sentiment que mon public et moi ressentons l’un pour l’autre. C’est en fait la récolte d’un long travail d’une trentaine d’années et de plusieurs sacrifices pour réussir à faire vivre note public des moments de bonheur. Cette grande popularité explique le rôle que joue l’artiste pour bien servir son pays», décore-t-il très ému.
Les jeunes Youssef Chakiri, Mohamed Nimi, Mohamed Amine Abdelmoumni et Sifeddine Sabra, qui jouent pour la première fois dans le film «Les anges de satan», ont été aussi très sollicités à signer des autographes et à se faire photographier avec leurs fans. Très contents, ils restaient beaucoup de temps avec leur public à parler de leur première expérience dans le cinéma. «Toutes ces foules qui viennent à notre rencontre pour nous exprimer leur admiration montrent que nous avons fait de bons débuts au cinéma. Le public a plusieurs manières de nous exprimer son amour, les plus jeunes trouvent parfois normal de nous tirer les cheveux ou de nous demander de leur parler ce que deviennent les personnages du film après leur libération. Nous n’avons à aucun moment été gênés de leurs questions mais nous essayons de profiter des circonstances pour partager avec eux des moments de bonheur au cours de ce festival», précisent Zak (Sifeddine Sabra) et Abdou (Mohamed Nimi).
Ces artistes marocains, qui sont des amoureux de la perle du Nord, profitent de quelques moments de repos pour se promener dans les quartiers les plus connus de la ville. Ils disent être devenus des visages familiers des Tangérois parce qu’ils sont souvent à Tanger pour le tournage de leur film ou pour passer leur congé. Et ils ont remarqué que la ville compte un nombre important de cinéphiles. Ces derniers connaissent presque tous les rôles ayant distingué leur carrière. Comme le cas de Saadia Azgoun qui a tourné beaucoup de films à Tanger dont «Nia Taghlab» et «Kaïd Ensa» (Ruses des femmes», de la réalisatrice Farida Benlyazid. La jeune actrice marocaine souligne que «tout cet amour qu’exprime le public à travers une demande d’autographe ou une prise de photos ou des réponses à des questions personnelles, nous ne pouvons que l’accueillir avec un geste plein de respect qui soit à la hauteur de ce grand sentiment à notre égard», tout en poursuivant «Cela n’a jamais été un gêne, décrit comme la contrepartie de la célébrité».
Rhimou est contente d’avoir entrepris une petite discussion avec la femme d’Al Awni (Siham Assif). «Comme tous nos artistes marocains, cette actrice tangéroise est très modeste malgré sa célébrité. Nous voulons voir de tel comportement de la part de quelques organisateurs qui ne nous laissent pas entrer au cinéma. Nous sommes prêts à payer le ticket pour voir des films en présence de leurs acteurs principaux», regrette- t- elle, tout en concluant que «mon grand amour pour le cinéma m’a poussé dans ma jeunesse de vendre ma djellaba pour voir un film du célèbre chanteur égyptien Farid Al Atrach».

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