Culture

Sanaa Marahati : Brassage d’héritages

© D.R

D’abord la voix. Un mélange subtil de tonalités où l’on sent tout le travail et la maîtrise technique. Le tout doublé de cette sensibilité qui fait les véritables artistes. Sanaa Marahati, en plus de 6 albums et plusieurs années de métier, s’est imposée comme l’une des cantatrices les plus crédibles et les plus en vogue non seulement au Maroc mais ailleurs aussi, où on l’invite pour offrir quelques mélodies de son répertoire qui allie musique andalouse, gharnati, malhoune, samaa, musique soufie et grand héritage judaïque marocain. Aujourd’hui, Sanaa Marahati peaufine son septième album qui va sortir dans les prochaines semaines. Avec de nouveaux morceaux, plusieurs variations sur des basiques de son répertoire toujours entre legs marocain, andalou et judaïque. C’est que pour l’artiste cette multidimension du trésor du chant marocain est une richesse qui englobe plusieurs cultures, avec leurs brassages, leur passé commun, leurs histoires et surtout les différentes influences à la fois arabe, berbère, méditerranéenne, judaïque et andalouse.

Pour cette native de Sefrou en 1984, «chanter  toute cette richesse est un privilège qui n’est pas donné à tout le monde. Nous avons la chance au Maroc d’être nourris à plusieurs sources culturelles et civilisationnelles, c’est là notre force, c’est là notre grand patrimoine». Ceux qui connaissent bien Sanaa Marahati savent qu’elle a vécu une longue partie de  sa vie à Azemmour. Comme un signe, c’est là dans cette ville embouchure de l’oued Oum Rabii que la célèbre pièce Al Harraz a été écrite. Tout un symbole, un rendez-vous avec l’histoire. Peut-on parler de destinée fatale ? A coup sûr oui, car, cette fille qui a fréquenté les bancs de la Faculté des lettres à El Jadida a dédié sa vie au chant. Elle aurait pu avoir une autre carrière. Elle aurait pu réussir dans d’autres domaines, sous d’autres cieux, dans d’autres sphères, mais  c’était sans compter sur son attachement, son enracinement marocain. «Chanter pour moi n’est pas un métier. C’est ma vie.

Je vis parce que j’ai cette possibilité de rendre l’histoire de ma culture en mélodies et en vocalises. Chanter, c’est un mode de vie et d’être pour moi. C’est ce qui fait mon épicentre». Bien sûr, à voir Sanaa Marahati évoluer sur scène, on comprend aisément le sens de ses mots. Sanaa est une bête de scène, mais tout en zénitude, en retenue, en finesse. Après plusieurs années de grand succès, avec de magnifiques albums à la clef, l’année 2014 est pour Sanaa celle d’un «nouveau cap franchi. Je sens que je suis passée à autre chose. Je suis de plus en plus sollicitée dans de grands rendez-vous à l’étranger. C’est là non seulement une reconnaissance pour moi, mais surtout pour l’image de mon pays, pour son héritage multiple et séculaire, pour cette belle diversité de notre patrimoine humain». Ce n’est que justice pour une cantatrice qui jouit d’une grande renommée internationale. Artiste accomplie, la tête sur les épaules, d’une grande sensibilité, dévouée à son art, très proche de  sa culture, sait qu’elle fait partie des noms érigés en ambassadeurs de ce Maroc multiple, diversifié, riche, tolérant, terre de culture et  d’amour où l’on chante la paix, la fraternité, les bons sentiments, le désir et la volupté…  

Sanaa Marahati sera cette année en concert le 31 octobre 2014 à 23 heures lors du Festival des Andalousies Atlantiques d’Essaouira. Elle sera ensuite au Festival Asdaa à Dubai avant d’aller chanter en Autriche en 2015. Elle est, à coup sûr l’une des plus grandes figures qui vont animer un rendez-vous aussi grand, aussi prestigieux, qui met en valeur toute la force et la richesse de la culture marocaine.

En 4 dates
1999. Premier concert à l’étranger en France.
2001. 1er prix de la meilleure interprétation au Festival d’Erfoud.
2012. L’année de tous les concerts au Maroc et ailleurs.
2014. L’année du cap franchi avec des rendez-vous très attendus à l’étranger.

 

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