Culture

Terrorisme : la sécurité privée entre en jeu

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Centre commercial Alpha 55, sur l’avenue Mers-Sultan à Casablanca. Lundi 16 avril, vers 18h, une jeune femme s’apprête à entrer, lorsqu’un des deux vigiles postés devant l’entrée du centre, l’arrête et lui demande d’ouvrir son sac à main. Sans hésitation, la jeune femme lui tend le sac. Il le fouille minutieusement à la recherche d’un objet suspect. Ces mesures de sécurité renforcées interviennent pour faire face à la menace terroriste. Quelques jours après la série d’attentats terroristes, qui ont frappé, à nouveau, le Royaume, la vigilance s’est accrue. Les dispositifs de surveillance et de sécurité ont été renforcés aux alentours des missions diplomatiques, dans les hôtels, dans les restaurants et même dans les grandes surfaces.
A McDonald’s, à quelques pas du grand magasin Alpha 55, des veilleurs assurent, de jour comme de nuit, une surveillance extérieure du restaurant. A l’entrée, ces vigiles procèdent au contrôle et à une fouille corporelle des clients. Une opération impérative avant se délecter d’un sandwich Big Mac. «Auparavant, on assurait uniquement la surveillance du jour. Après les récentes explosions, la surveillance a été renforcée de jour comme de nuit. On procède à la fouille corporelle et des sacs des clients. C’est devenu désormais un geste quotidien», lance l’agent de sécurité, armé de son appareil de détection de métaux.
Si certains citoyens acceptent cette mesure d’inspection, d’autres voient en ce geste une offense. Devant la porte du Twin Center, les Tours Jumelles installées en plein quartier Gautier de Casablanca, un homme barbu portant un sac à dos a refusé que l’agent de sécurité inspecte ses poches. «Je refuse qu’il me fouille. Cet agent n’a aucune qualité juridique. Je refuse d’être un suspect à cause de mon apparence physique», crie-t-il en colère, avant de rebrousser chemin.
Vigilance, c’est donc le mot d’ordre. Pour protéger leurs biens et sécuriser leurs investissements, les entreprises font appel aux services des sociétés de gardiennage et de sécurité. Ainsi, ces sociétés, de plus en plus sollicitées, voient leurs contrats se multiplier.
«Actuellement, il y a une forte demande d’agents de sécurité. Outre les multinationales et les banques, les restaurants, les petits commerces et les professions libérales sollicitent également nos services», souligne Hacen Madiou, directeur général-adjoint de la société VIP. Selon cet opérateur privé, les demandes proviennent de Casablanca, de Rabat et même de Marrakech. «Nous nous déplacerons prochainement à Marrakech pour rencontrer les gérants de quelques magasins en vue de conclure des contrats pour la mise en place d’agents de sécurité», ajoute-t-il.
Les contrats liant l’entreprise de gardiennage et son client sont d’une durée d’une année. Toutefois, une clause de ce document stipule que le client peut à tout moment résilier le contrat. Cependant, vu le contexte actuel, il est difficile d’envisager une telle chose.
Par ailleurs, autour des consulats étrangers notamment occidentaux, des cibles potentielles d’actes terroristes, la sécurité a été renforcée pour prévenir toute attaque éventuelle. Un périmètre de sécurité a été mis en place autour du consulat de France à Casablanca, qui poursuit ses activités. «Après les explosions du 11 mars, un important dispositif sécuritaire a été déployé pour faire barrage et contrôler le passage», indique une source policière.
Il faut signaler que cette vague sécuritaire ne date pas d’aujourd’hui.
Après les attentats sanglants du 16 mai 2003, qui ont ciblé, entre autres, l’hôtel Farah, les établissements hôteliers, les restaurateurs et les consulats étrangers ont procédé au renforcement de leurs moyens de sécurité. L’année dernière, lors d’une réunion tenue en mai au siège de la wilaya, le wali de Casablanca a invité les restaurateurs, les hôteliers et les représentants des grandes surfaces et transporteurs à déployer plus d’efforts pour la mise à niveau du matériel de contrôle et de surveillance de leurs établissements. Cet appel à la vigilance est toujours de mise.

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