Aujourd’hui Le Maroc : La journée technique de la construction se déroulera sous le signe de la qualité et la sécurité. Pourquoi avoir choisi ce thème?
Bouchaïb Benhamida : La deuxième journée technique de la construction sera en effet organisée, jeudi 17 février à Rabat, sous le thème «la qualité et la sécurité des constructions : une exigence, un enjeu et la responsabilité de tous». Au sein de la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics, nous avons choisi ce thème parce qu’il s’imposait de facto.
C’est notre manière à nous de tirer la sonnette d’alarme quant à une situation qui devient très dangereuse. Les immeubles et constructions qui s’effondrent sont devenus monnaie courante.
La journée interpelle essentiellement les décideurs politiques, la journée sera inaugurée par le Premier ministre sous le Haut patronage de SM le Roi, sur la nécessité de mettre en place un arsenal juridique adéquat. Actuellement au Maroc, il n’existe pas de lois explicites en matière de qualité et sécurité des constructions. Pour avoir une autorisation de construire, il suffit d’avoir un plan signé par un architecte. Il n’est exigé nulle part d’avoir un plan de structure ou encore un plan de béton armé dûment signé par un cabinet d’expertise agréé auprès de l’Etat.
La journée vise également à sensibiliser sur la nécessité de confier les constructions à des hommes de l’art, des professionnels qui peuvent garantir la sécurité de ces dernières.
Quelle est la responsabilité de l’entrepreneur ?
L’entrepreneur est la clé de voûte de tout système de construction. C’est à lui que revient la tâche de mettre en oeuvre les plans d’architecte, de structure et de béton armé. L’entrepreneur est le responsable des matériaux à utiliser. La qualité et la sécurité sont donc des thèmes qui font partie de son quotidien.
Qu’en est-il des autres corps de métier liés à la construction ?
La sécurité et la qualité des constructions est une affaire de tous. C’est pour cela que cette deuxième journée technique est organisée en partenariat avec les organisations professionnelles du secteur de la construction, à savoir l’Ordre national des architectes, la Fédération marocaine du conseil de l’ingénierie, la Fédération des industries des matériaux de construction en plus de la Fédération nationale de l’immobilier. Le parallèle avec la lutte contre les accidents de la circulation est à signaler. On ne peut arrêter cette hémorragie sans le concours de tous. L’oeuvre est ainsi commune. On ne peut construire sans architectes, ingénieurs, bureaux d’études et de contrôle. Il faudrait seulement laisser la place aux professionnels et vérifier les compétences de tous ces acteurs, notamment à travers l’instauration de lois et règlements insistant sur la sécurité.
Ne pensez-vous pas que c’est un chantier qui prendra beaucoup de temps ?
C’est un chantier qui prendra le temps qu’il faudra. Il y a bien 25 ans, depuis la création de la FNBTP, que nous avons amorcé le débat sur la qualité et la sécurité des constructions. Il est maintenant temps d’agir concrètement.