Ils se sentaient délassés depuis des décennies, mais ce sentiment s’est encore renforcé après les attentats du 16 mai 2003, dont les auteurs étaient leurs voisins. Ce sont les habitants de deux des plus grands bidonvilles du Maroc, «douar Skouila» et «kariane Thomas». Ces sinistres événements ont au moins mis sous les projecteurs l’extrême pauvreté dans laquelle des dizaines des milliers de familles vivent dans de nombreux foyers bidonvillois à Casablanca. Au lendemain des événements de mai 2003, SM le Roi s’est rendu sur place et s’est rendu compte de la précarité de ces tissus urbains qui se sont transformés en un nid de problèmes aussi divers que complexes. Mardi dernier, le Souverain s’est de nouveau rendu sur place et a procédé au lancement du programme de recasement des ménages du bidonville «kariane Thomas» et «douar Skouila».
Un relogement qui se fera sur une période de quatre années et pour le compte duquel une assiette foncière de 71 hectares répartis en 2.203 lots de terrain, dont 1.943 lots consacrés au recasement (R+3 de 84 m2), 93 lots industriels, 145 lots front-bâtis (R+4 de 300 m2) et 22 lots équipement. Pour le financement de cette tranche, des crédits de l’ordre de 366 millions de dirhams sont nécessaires. L’Etat finance près de 102 millions de dirhams contre 163 millions de dirhams pris en charge par les bénéficiaires de cette opération et 101 millions de dirhams par les bénéficiaires de lots front-bâtis. Ainsi, chaque lot de racasement coûtera à peu près 130.000 dirhams, financés par le Fonds de solidarité à l’habitat (50.000 DH) et les bénéficiaires (80.000 DH). Pour ce qui est de l’opération de recasement des habitants de «douar Skouila», elle concerne 2.300 familles à travers l’aménagement et l’équipement de 1.150 lots de terrain, dont 150 de type R+3, et la restructuration de 3.400 « zriba ». S’étendant sur une superficie de 60 hectares, 40 hectares consacrés au recasement des ménages, ce projet nécessitera un coût global de 335 millions de dirhams. 100 millions de dirhams seront pris en charge par le ministère de tutelle alors que la contribution des bénéficiaires s’élèvera à 200 millions de dirhams.
Pour ce qui est des recettes générées par les conventions conclues avec le secteur privé, elle concernent quelque 35 millions de dirhams. Ce projet sera réalisé en quatre tranches qui profiteront respectivement à 402, 918, 390 et 590 familles. L’accent a également été mis sur l’accompagnement social dont bénéficie la population bidonville tout au long de cette opération de recasement. La méthodologie adoptée prévoit ainsi d’assurer un accompagnement social de la population à travers la mise sur pied d’une commission de maîtrise d’ouvrage sociale regroupant l’ensemble des intervenants et des amicales de quartiers.