Immobilier

La récession s’installe

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La tendance était prévisible, et elle ne fait que se confirmer. Le secteur immobilier est en récession. L’indice révélateur de cet état est assurément la chute de consommation de ciment. Depuis avril dernier, une certaine stagnation de la vente est à relever. En juillet, une chute de la vente de ciment de plus de 5 %, pour la première fois, est à relever. Selon les opérateurs, le surenchérissement des intrants est bien réel. La tendance n’est pas pour l’accalmie. Les cours internationaux de l’acier n’en finissent pas de grimper au grand dam des industriels marocains. Plus précisément, l’augmentation des cours de l’acier sur le marché international met en ébullition les industries métalliques et métallurgiques locales. Les prix d’approvisionnement sont passés du simple au double. Les promoteurs immobiliers, sociétés d’ouvrages d’art et autres professionnels du BTP sont les plus touchés. Ils sont d’ailleurs les principaux utilisateurs d’acier, notamment le fer à béton.
Ainsi, depuis la dernière augmentation, la hausse a surtout concerné la billette qui est passée de 330/340 dollars la tonne à 430 voire 440 dollars la tonne, soit 100 dollars de plus. Quant au prix de la ferraille, qui était à 180 dollars en mai dernier, il est passé à 280 voire 300 dollars la tonne, soit 100 dollars de plus en deux mois seulement.
Autre produit dont le prix vient d’être revu à la hausse, le rond à béton. Ce semi-produit destiné au logement a subi une augmentation de 200 DH la tonne. Le surcoût pour un logement économique est d’environ 1.000 DH. Selon les spécialistes, le logement à caractère économique consomme environ 5 tonnes d’acier.
Dans un communiqué, rendu public début août par la Sonasid, Société nationale de production d’acier et principal fournisseur du marché, globalement, en moins de deux mois, le prix du rond à béton est passé de 5.200 à 5.400 DH la tonne, départ usine. À l’origine de ce renchérissement, précise Sonasid, la forte demande enregistrée sur le marché international, sachant que les prix de vente locaux sont tributaires des fluctuations que subissent les cours à l’international.
De par son activité de laminage, le marché de la billette a connu une vive tension. « Compte tenu de notre part de marché (90 %), nous nous devons d’approvisionner régulièrement le marché marocain et d’éviter des ruptures de stocks sources de pénurie. Quant aux hausses subies sur la billette, il était impensable de les répercuter sur le prix consommateur qui aurait flambé et qui n’aurait pas manqué de freiner l’essor de la construction que connaît le Maroc. Nous avons fixé la hausse à un niveau raisonnable en rognant sur nos marges. Nous sommes également tenus par un impératif de rentabilité. Je rappelle que notre société est cotée en bourse et que 37% de notre capital sont détenus par des petits porteurs », avait affirmé Abdelouahab Ben Sari, P-dg de Sonasid lors d’un entretien avec ALM. La dernière hausse date du 7 août dernier.
Sur un autre champ d’activité, les entreprises produisant des tubes en acier pour des utilisations diverses comme les conduites d’eau dans le bâtiment, les constructions métalliques ou encore les pompes à eau dans l’agriculture, ont augmenté leur prix de vente sur le marché local de 10 % le 1er février 2004, de 8 % le 1er mars. Une troisième hausse devait intervenir le 1er avril. Toutefois, l’entreprise rencontre des difficultés à appliquer ces nouveaux prix en raison, d’une part, de la concurrence de l’informel et, d’autre part, de la faible croissance relative de l’économie marocaine qui a du mal à absorber des hausses aussi brutales.
Dans le contexte actuel, les professionnels s’élèvent contre le coût des intrants. Les chiffres confirment d’ailleurs la récession de leur secteur d’activité. Ils prônent la diversification des sources d’approvisionnement ainsi que la levée des barrières douanières à l’importation. Cette donne n’est pas du goût du sidérurgiste national. Ses plans stratégiques risquent d’être bouleversés. Une ouverture avant l’heure, ce qui déjà le cas suite aux différents accords de libre-échange, bousculent ses programmes d’investissements, l’exposant ainsi à une concurrence plus acharnée. Côté ciment, l’échéance de janvier 2005 (date à laquelle les accords d’Agadir seraient effectifs) les prix seront poussés à la baisse. La capacité de production, largement excédentaire, doublée de la compétitivité énergétique de ces pays, Turquie, et Egypte, feront la différence.

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