Editorial

Éditorial

La réélection de Abdelaziz Bouteflika, pour un troisième mandat, à la tête de l’Algérie ne sera porteuse d’aucun changement. Ni pour les Algériens, ni pour leurs voisins. Reconduire à la tête de l’Etat un homme usé par le pouvoir et par l’âge est dans ce cas précis l’expression d’un statu quo politique dommageable qui retardera davantage ce pays. L’armée continue à tirer les ficelles pour des intérêts qui n’ont plus rien à voir, depuis longtemps, avec ceux de la nation algérienne. La démocratie est en panne. La classe politique crédible, dans son ensemble, est exclue du processus. La société civile est désespérée. La jeunesse a pris massivement le chemin tragique de l’émigration clandestine. Et le peuple se réfugie dans le silence de l’abstention. C’est comme cela que le seul pays maghrébin — un pays gazier — qui a, probablement, les moyens matériels d’une politique ambitieuse se réfugie dans une gouvernance médiocre et caricaturale qui déprécie son image. Sur le plan régional, les choses sont claires. Personne ne peut tirer profit de la dégradation de la situation algérienne. Le Maghreb a besoin d’une Algérie lucide, clairvoyante, vigoureuse, et en bonne santé. L’intégration régionale, nécessaire et vitale, ne peut reposer que sur des membres de l’Union qui créent de la croissance, de la valeur, de la richesse  et qui font montre d’un dynamisme économique et social réel. Aujourd’hui, ceux qui font perdre du temps à l’Algérie sont également ceux qui font perdre du temps au Maghreb. Ce sont les mêmes qui pour une absence de vision stratégique se sont égarés dans des futilités et dans de faux prétextes. Les peuples de la région paient cela très cher.

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