Editorial

Éditorial

Un vent de folie semble souffler sur le pays. Ça part dans tous les sens. Le pays de la tempérance, de la retenue et de la sagesse bascule dans des postures qui lui sont étrangères culturellement. L’excès, l’excès contraire, le jusqu’au-boutisme et le règlement de compte. Des exemples ? Allons-y ! Salaheddine Mezouar, et ses amis, forment le projet de dégommer Mustapha Mansouri de la tête du RNI. L’opération est exécutée comme un fric-frac qui foire. La riposte de Mansouri va être à la hauteur des espérances contrariées des réformateurs. Ce n’est pas encore terminé malgré le concours enthousiaste d’une agence de relations publiques sympathique mais utilisée à contre-emploi. Ailleurs, les victimes politiques de la victoire de Mohamed Cheikh Biadiallah au perchoir de la deuxième Chambre banalisent l’événement qui a vu la majorité voter pour l’opposition. Ils ne veulent pas de problèmes. Ils préférèrent marcher tranquillement sur la tête en rasant les murs. Le Premier ministre Abbas El Fassi trouve la situation normale. Collé comme une moule à sa roche, il méprise les flots qui vont et qui viennent. Comme dirait Raymond Devos : les flux et les reflux le font marrer. La vénérable Union des écrivains marocains, elle-même, liquide son président sans coup férir. Une réunion du bureau, un communiqué à la MAP, et un vote express pour emballer le tout. Quand une société d’écrivains adopte les mœurs du RNI, cela doit naturellement conforter le Premier ministre dans son expectative agissante. Et la presse me direz-vous ? La situation non plus n’est pas reluisante. Certes. Ceux qui ont préparé méthodiquement, depuis 10 ans, la régression hurlent à son avènement. En flirtant avec les marges, ils ont fait au fragile secteur de la presse un enfant sur le dos. Ils ont épuisé la patience d’un Etat convalescent qui replonge, avec délice, la main lourde et le regard ombrageux, dans ses travers du passé. Personne n’est heureux. La justice est la seule victime de cette foire d’empoigne. Elle est appelée à assainir au risque de renouer avec des procédés du passé qui n’ont pas fait sa gloire. Le gouvernement, lui, tout émoustillé, se félicite, en bavardages inopportuns, de sa virilité retrouvée et de l’étendue de sa force. Jusqu’à quand ?

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