Editorial

Éditorial

Abdelilah Benkirane, le SG du PJD, a tort de mettre sur le dos de la presse, notamment sur le dos de ALM, les difficultés actuelles —réelles au demeurant — de la relance idéologique de son parti. En choisissant délibérément de revenir avec une posture révisionniste assumée, sur les conditions «morales» du déroulement des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca — 45 morts et une centaine de blessés — le leader islamiste a choisi la polémique au lieu de la construction politique. Il a choisi la provocation à la place de la sérénité. Et, finalement, il a choisi de produire du bruit au lieu de produire du sens. En 2003, la société a rejeté le terrorisme et les idées qui lui servent objectivement de terreau. Le PJD est passé, de très près, à côté d’une dissolution. Il a senti le vent du boulet. Il a été sauvé par un sage arbitrage royal. C’est le souvenir de cet arbitrage que Abdelilah Benkirane veut raviver aujourd’hui. Non pas pour éviter une dissolution, elle n’est plus à l’ordre du jour. Et la réalité politique actuelle de ce parti ne le justifie plus. Mais pour revendiquer lors des prochaines législatives un traitement plus «bienveillant» de la part de ses adversaires au rang desquels il place en premier lieu le ministère de l’Intérieur. Le PJD revendique pour 2012 un traitement politique plus respectueux de sa qualité de parti islamiste qui joue le jeu institutionnel. Il hurle au loup aujourd’hui pour ne pas se faire dépouiller demain.

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