La «victoire de la démocratie» en Palestine a abouti à une guerre civile larvée. Voilà un peuple sans Etat. Un Etat sans territoire. Quelques «territoires» sans autorité. Et un peuple spolié par des adversaires qui l’exterminent et déchiré par des haines intestines mises en scène par des politiciens crapuleux. Il est loin le temps où les Palestiniens pouvaient échanger la paix contre la terre. Ils n’ont plus rien. Ni l’une ni l’autre. Construire une démocratie sans Etat, c’est s’exposer à rater les deux projets. Celui de la démocratie et celui -un préalable- de la construction d’un Etat viable, indépendant et respecté dans ses frontières. Faire vivre un pluralisme factice entretenu par des forces ouvertement exogènes à la cause palestinienne authentique alors que le mouvement de libération nationale n’a pas fini sa mission historique est, au mieux, un sabordage et, au pire, une trahison. Hamas ne porte, en fait, aucun projet de paix pour les Palestiniens. Ni pour la région, d’ailleurs. Bien au contraire, ce mouvement islamiste a fait reculer la cause palestinienne de plusieurs décennies et a détruit méthodiquement ses maigres acquis. Sa précipitation à «prendre» le pouvoir est suspecte à plus d’un titre. Son empressement à investir les institutions de l’Etat naissant est douteux. Son ardeur à affaiblir l’Autorité palestinienne est un vrai mystère. La feuille de route de ce mouvement n’est, assurément, pas palestinienne.