Selon toute vraisemblance, le transfert de Franck Ribery, joueur de l’équipe de foot de l’Olympique de Marseille, au Bayern de Munich coûtera 25 millions d’euros, soit l’équivalent de 275 millions de dirhams. Pour la plupart d’entre nous, ce montant ne veut rien dire s’il n’est pas rapporté à des quantités monétaires concrètes. Par exemple, et à tout hasard, ce gars va toucher plus que la subvention de l’Etat aux partis politiques pour la campagne électorale — 200 millions de dirhams. Courir après un ballon semble rapporter plus que courir après la démocratie. On ne va pas faire une fixation sur l’argent comme si tout travail ne mérite pas salaire ou toute création de richesse ne mérite pas une large rétribution. Mais pour l’affaire qui nous turlupine depuis quelques jours, celle des partis politiques, on n’est pas sûr que les fonds publics — ceux du contribuable, donc — seront appréciés à leur juste valeur à la fois marchande et symbolique. Car, pour une fois, et c’est rare, l’argent est propre, ce sont les destinataires — Dieu soit loué, pas tous — qui sont louches.