L’Union européenne hausse le ton avec la Mauritanie. Elle veut un calendrier de retour à l’ordre constitutionnel, sinon elle va passer à l’étape des sanctions. Un des actes significatifs attendus par les Européens de la Mauritanie est la libération, sans conditions, de l’ex-président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Du côté de l’Hexagone, on ressent un certain embarras. La France est très liée à la Mauritanie — tout comme le Maroc — et elle suit avec beaucoup d’intérêt l’évolution de la situation interne et la dégradation des rapports entre ses partenaires européens et ce pays ami. L’UE soulève une question de principe : l’illégitimité du pouvoir actuel né d’un coup d’Etat. Il est difficile de ne pas recevoir cet argument. Mais certains observateurs français, et pas des moindres, réputés proches du Quai d’Orsay, ont souligné le danger qu’avait commencé à représenter l’ex-président déchu pour sa nation. Un exercice solitaire du pouvoir, une marginalisation des institutions constitutionnelles et des dérives tribalistes et clientélistes. La junte au pouvoir en Mauritanie est, actuellement, dos au mur. Malgré le soutien indéfectible d’amis traditionnels de la Mauritanie, les militaires au pouvoir devraient accélérer le processus de retour à la normale constitutionnelle. Et proposer, assez vite, un mois selon l’UE, à ses partenaires un calendrier réaliste pour atteindre cet objectif.