La publication annuelle du rapport de la Cour des comptes est devenue désormais un des moments les plus attendus pas seulement par les médias mais par le milieu des affaires et par l’opinion publique de manière générale. Malheureusement, à ce jour encore, un grand malentendu persiste sur la question. Chaque année, le citoyen lambda attend qu’une telle publication donne lieu à des procès spectaculaires car, dans l’imaginaire collectif, le rapport de la Cour est synonyme uniquement de dilapidation de deniers publics, de malversations et de détournements, ce qui n’est pas tout à fait vrai. Cela est dû au fait, que depuis des années, on a instauré et banalisé un outil de bonne gouvernance sans expliquer ses fondements et ses vrais objectifs. Et au lieu d’en faire justement un outil au service de la bonne gouvernance, le rapport annuel de la Cour des comptes produit les effets inverses. Car chaque année, l’opinion publique retient pour unique conclusion que malgré la dénonciation des cas de mauvaise gestion présumés, rien n’est fait par l’Etat pour sanctionner les gestionnaires en question contribuant ainsi à accentuer le sentiment général de frustration. Il est urgent que les pouvoirs publics fournissent un effort pédagogique pour que le rapport de la Cour des comptes ne soit plus détourné par certains à des fins populistes.