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Un combat pour la dignité

Aujourdui le Maroc : Pourquoi une association pour les victimes d’une coopérative d’habitat ?
Amina Lachheb : Quand on a déposé la plainte contre les membres du bureau administratif de «La Société Immobilière et Civile Essadiq», le procureur du Roi nous a expliqué que le tribunal ne peut parler avec quatre cent victimes et qu’il a besoin d’un interlocuteur qui doit représenter toutes les victimes. C’est pourquoi on s’est organisé en «Association des Adhérents de la Société Immobilière et Civile Essadiq».
Une « association des “victimes“ de la SCIE» ou une «association des “adhérents“ de la SCIE» ? Vous n’êtes plus des adhérents et vous n’étiez jamais des actionnaires ?
Nous sommes, effectivement, des victimes. Mais à force de la loi, on était obligé de ne pas la nommer «association des victimes…». Nous sommes vraiment des victimes des huit membres du conseil administratif, des experts et du notaire, Husseïne Sefrioui, qui a joué un grand rôle dans cette affaire. Victimes également de la machine judiciaire, qui ne veut pas, jusqu’à aujourd’hui, rendre à César ce qui est à César.
Avant d’être présidente de l’association, vous êtes victime. Comment êtes-vous tombée entre les griffes de cette bande qui a avalé votre argent ?
Qui ne rêve pas d’un foyer, de son propre foyer ? C’est pourquoi quand j’ai appris que la coopérative d’habitat Essadiq venait d’être créée, j’y ai adhéré en février 1990 sous le numéro 51. J’ai versé jusqu’à aujourd’hui 160 mille dirhams pour deux lots. Et douze ans plus tard, je me suis trouvée derrière un mirage. Je ne sais pas comment mais je suis en train de chercher mon argent dans les couloirs des tribunaux et des commissariats.
Mais je crois que vous aussi vous avez ouvert les portes à ces personnes pour vous filouter. C’est-à-dire que vous n’avez pas suivi leurs pas pour savoir ce qui se passait en réalité…
C’est vrai que nul n’est censé ignorer la loi, mais on était trahi par le notaire Husseïne Sefrioui. Celui-ci nous a expliqué que nous étions des actionnaires ayant les mêmes droits et obligations que les membres du conseil administratif, ainsi qu’il nous a expliqué, lors d’une assemblée, les inconvénients de l’Amicale et les avantages de la société. Alors qu’il jouait le jeu avec les membres du bureau administratif. On ne pensait pas qu’il nous trahirait. Il nous a lésé en dissimulant la réalité durant huit ans. C’est lui qui a veillé sur la procédure de la transformation. Et il en a profité en bénéficiant au moins d’un lot de terrain de 120m2, sans parler des membres de sa famille qui ont pris leur part du gâteau et ce, pour nous cacher la réalité.
Voilà 12 ans et vous n’êtes pas arrivés à avoir vos droits et les membres de bureau administratif profitent encore de la situation. Que pensez-vous faire encore?
Depuis qu’on est convaincus d’être les victimes d’une escroquerie, on a commencé à observer des sit-in. On avait observé un à la rue Al Wahda à Casablanca, puis un deuxième devant le Tribunal de première instance de Mohammédia lors de l’examen de notre dossier. On a observé mercredi dernier un sit-in devant la porte du bureau du juge d’instruction près la Cour d’appel de Casablanca, qui examine le dossier du notaire Sefrioui et on observera un autre mercredi prochain devant le ministère de la Justice à Rabat. On n’a pas d’autres choses à faire car on sent que même la machine judiciaire nous trahit. Mais on va mener cette guerre jusqu’au bout.

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