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Al Assad se défend à Athènes

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Le président syrien Bachar Al-Assad a entamé cette visite en affirmant ne pas craindre d’être, après l’Irak, la prochaine cible des États-Unis malgré les récentes sanctions imposées par Washington contre Damas. « La Syrie n’est pas l’Irak », a-t-il dit à l’issue d’un entretien avec le président du Parlement grec, Apostolos Kaklamanis, affirmant qu’il n’était « pas inquiet » sur une éventuelle attaque américaine contre son pays. La promulgation d’une loi américaine menaçant la Syrie de sanctions sape les effort visant à améliorer les relations entre Washington et Damas, mises à mal par le conflit irakien et l’expansionnisme israélien, a averti le chef de l’Etat. Le président américain George W. Bush a en effet signé vendredi dernier une loi imposant des sanctions économique et politique à Damas accusé de soutenir des groupes terroristes. M. Assad a affirmé que la Syrie jouait «un rôle actif sur la scène internationale, particulièrement en ce qui concerne la paix, la lutte contre le terrorisme et la question de l’Irak», et avait de «bonnes relations avec l’Union européenne». «Il n’y a donc aucun point commun pour commencer en Syrie ce qui s’est passé en Irak», a-t-il ajouté. Concernant justement l’Union européenne, Damas vient d’achever les négociations sur un accord d’association en discussion depuis 1998, qui devrait être signé après approbation des autorités politiques, ont indiqué des responsables syriens et européens. Cela ne devrait pas poser de problèmes car «la Syrie et l’UE sont parvenues à un accord sur toutes les questions, mêmes politiques », a déclaré le chef des négociateurs européens. Invité en Grèce par le chef de l’État grec Costis Stéphanopoulos qui s’était rendu à Damas il y a deux ans, le président Assad avait auparavant souligné devant son hôte que sa visite intervenait «à un moment particulièrement exceptionnel ». «La Syrie a adopté une attitude très positive et constructive qui permettra de developper un agenda concernant toutes les questions la liant à l’Europe », a-t-il rappelé. Il a en outre indiqué qu’il avait informé M. Stéphanopoulos de la proposition syrienne auprès des Nations unies, en tant que membre du Conseil de sécurité, d’interdire et de retirer les armes de destruction massive au Proche-Orient. Le président grec a estimé que cette proposition était « très importante » et «pouvait aider » à la situation dans l’avenir. M. Stéphanopoulos a également souligné que «la Syrie avait condamné le terrorisme et avait montré qu’elle pouvait coopérer avec d’autres pays pour combattre ce phénomène». Le président syrien a rappelé que son père et prédécesseur Hafez El-Assad avait lancé en 1986 une initiative pour lutter contre le terrorisme que seul le Premier ministre grec de l’époque, Andréas Papandréou, avait soutenue. Au chapitre des relations bilatérales, les deux chefs d’Etat avaient évoqué leur qualité, discuté de la coopération en matière de tourisme, de commerce, de transports maritimes et d’énergie, et notamment du transport de gaz naturel et de pétrole syrien via la Turquie. M. Assad a par ailleurs souligné « l’importance de la Grèce comme porte d’entrée des pays arabes vers l’Union européenne ». Il a ajouté à l’issue de son entretien avec M. Kaklamanis qu’il attendait le soutien d’Athènes pour aboutir à un accord de partenariat entre la Syrie et l’UE. L’UE et la Syrie ont achevé des négociations qui ont été accélérées après l’adoption par le Congrès américain de sanctions contre la Syrie, signées vendredi par le président Bush. La loi ratifiée par Bush tend à «augmenter les tensions au lieu de rechercher des dénominateurs communs pour parvenir à une stabilité basée sur la coopération et les intérêts communs », a dénoncé la diplomatie syrienne. «Cette ratification « au prétexte que la Syrie soutient le terrorisme, qu ‘elle condamne fermement et collabore sérieusement à combattre, ajoute un nouvel obstacle à l’amélioration des relations entre la Syrie et les Etats-Unis », a encore dit un communiqué des Affaires étrangères. La loi sur « la responsabilité de la Syrie et la restauration de la souveraineté libanaise » accuse la Syrie d’héberger des groupes activistes palestiniens tels que le Hamas et Jihad islamique, et de tenter de se procurer des armes chimiques et biologiques. Elle exige de la Syrie qu’elle retire 20 000 soldats du territoire libanais et qu’elle empêche les infiltrations d’activistes et d’armes d’Irak. L’accord Syrie-UE doit relativiser la menace américaine et israélienne et faciliter les investissements européens en Syrie qui cherche à moderniser son infrastructure et stimuler son économie.

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