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Les Vingt-Cinq s’opposent après les non français et néerlandais

Bien que la Commission européenne et la présidence luxembourgeoise de
l’Union européenne aient appelé dès mercredi soir "à la poursuite du
processus de ratification", le Royaume-Uni a estimé qu’une période de
réflexion était nécessaire.

Londres devrait même suspendre son propre référendum, prévu pour début 2006, ont indiqué, jeudi, des sources gouvernementales haut placées, en dépit des appels de la Commission à ne pas prendre de mesures unilatérales. Plusieurs ministres britanniques ainsi que Tony Blair lui-même ont estimé que "le traité est en grave difficulté et qu’il faut une pause pour réfléchir".

Cette position bien que minoritaire au sein de l’Union, rencontre tout de
même un certain écho. Pour le ministre des affaires étrangères espagnol,
Miguel Angel Moratinos, les dirigeants européens ne pourront pas faire
l’économie d’une réflexion sur l’élargissement. "Le résultat de ces
référendums va indubitablement affecter" le processus d’élargissement,
a-t-il déclaré. Pour le chef de gouvernement italien, Silvio Berlusconi,
l’UE devra également "repenser certains aspects de la bureaucratie
européenne".

La Lettonie a ratifié la constitution

Les chefs des institutions européennes se sont, quant à eux, montrés
déterminés à ne pas laisser l’Europe s’enliser dans une crise dont elle
risquerait de ne pas se relever. Le président de la Commission européenne,
José Manuel Durao Barroso, a réitéré son appel aux dirigeants de l’UE à
"s’abstenir de toute initiative unilatérale avant le sommet de Bruxelles"
des 16 et 17 juin. Jean-Claude Juncker a annoncé que les dirigeants
européens procéderaient au sommet à "une analyse collective" de la situation
et promis de leur faire des "propositions" pour montrer "que l’Europe
fonctionne". "Je crois que l’Europe n’est pas encore terrassée (…) Nous
ferons tout en tout cas pour qu’elle se remette très rapidement", a affirmé
M. Juncker. "Le processus [de ratification] doit pouvoir continuer dans les
autres pays", a -t-il ajouté.

Bruxelles est soutenue par une grande partie des dirigeants européens qui
ont défendu, jeudi, la poursuite du processus de ratification du traité. M.
Chirac s’entretiendra samedi à Berlin avec le chancelier allemand, Gerhard
Schröder, de la crise autour de la Constitution européenne.

"Le processus de ratification doit continuer", a déclaré Gerhard Schröder,
"toujours convaincu que nous avons besoin de la Constitution si nous voulons
une Europe démocratique, sociale et forte". "Il appartient à tous les autres
Etats membres de l’Union de s’exprimer à leur tour", a souligné pour sa part
Jacques Chirac, soucieux de montrer son attachement à l’Europe.

Sans nier que le double non franco-néerlandais constituait un "revers pour
l’Europe", le premier ministre belge, Guy Verhofstadt, a jugé qu’"il ne
serait pas correct, à l’égard des autres Etats membres, d’arrêter dès
maintenant le processus de ratification". "Ce ne sont ni les Français ni les
Néerlandais qui doivent décider ce que pense le peuple danois", a assuré le
premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, dont le pays doit voter par
référendum le 27 septembre. La Suède a pour sa part indiqué vouloir mener à
bien sa propre ratification, par la voie parlementaire.

La Lettonie a montré la route à suivre jeudi matin. Par 71 voix pour, 5
contre et six abstentions, les députés de Riga ont fait d’elle le dixième
pays de l’UE à entériner la Constitution, sur les douze qui se sont déjà
prononcés.

D’après Le Monde

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