Régions

«Ichaâ est à l’écoute des femmes»

ALM : Pouvez-vous nous présenter votre association ?
Rabiaâ Ouazzani Chahdi : Cette association est née en 2002. Elle a pour objectif la sensibilisation des femmes sur leurs droits et devoirs et milite aussi contre l’analphabétisme, la précarité et l’amélioration de la condition socio-économique des ces dernières. Notre association regroupe des femmes de divers horizons et des différentes couches sociales. Dans nos rangs, il y a des universitaires, des avocates, des médecins, des enseignantes et des femmes au foyer. C’est une association certes féministe, mais qui n’empreinte pas du tout une démarche sexiste, car il y a beaucoup d’hommes qui la soutiennent. Notre démarche est tout simplement égalitaire.

Comment vous agencez vos activités ?
Il y a des permanences d’orientation et d’écoute des femmes qui viennent nous voir parce qu’elles sont en difficulté (violence, problème professionnel,  etc).On essaye de les réconforter, les accompagner et les orienter vers des avocates, des psychologues ou des assistantes sociales qui contribuent effectivement à cette démarche. Nous donnons aussi des cours de coupe et couture (traditionnelles et modernes), de broderie, de dessins sur verre et soie ainsi que des cours de décoration intérieure. Nous organisons également des oeuvres de charité. Après leur formation, les jeunes filles et femmes peuvent-être orientées vers des coopératives relevant du réseau de l’association. Récemment, nous avons créé une coopérative en collaboration avec le Bureau du développement  et de la coopération et nous sommes en train de boucler les dernières démarches administratives pour y envoyer la première promotion.

Quelles sont les souches ou les strates que vous ciblez ?
Nous accueillons plusieurs strates sociales au sein de notre association. On reçoit les bonnes, les diplômées universitaires, celles qui ont suspendu leurs études et les femmes dans une situation difficile. Nous recevons tout le monde et nous sommes à l’écoute de tous.

Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez ?
Cette association est partie de rien, mais grâce à la solidarité des femmes et du soutien des autorités de la ville et de la région, nous avons pu réaliser une évolution relative. Il faut se battre et c’est ce que nous faisons pour apporter notre modeste contribution à l’émancipation de la femme marocaine.

En général, le féminisme n’est pas toujours bien perçu. Qu’en pensez-vous ?
Sans ambages, je réponds que je suis pour l’émancipation de la femme, pour son intégration dans la société, mais je n’apprécie guère que la femme perde, dans ce combat, sa féminité et sa noble mission éducative. Dans cette lutte, il ne faut pas  confondre les rôles, c’est dangereux car, cela peut conduire à une «massification» de la société.

Etes-vous pour la parité au sein du Parlement ?
Je dirais plutôt que je suis pour une participation effective de la femme au sein de cette institution. Trop s’attacher à des notions comme le quota ou même  la parité nous fait oublier que la femme doit jouer un rôle réel et effectif au sein de cette prestigieuse institution.
Certains partis politiques ou organismes font appel à des candidatures féminines mais, malheureusement, on s’aperçoit après que ces femmes restent, en général, dans l’ombre. Il faut changer cet esprit car l’émancipation de la femme nécessite aussi un changement de mentalité et nous oeuvrons inlassablement pour l’avènement de ce changement.

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