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Libye : affaire Lockerbie, l’écosse déclare n’avoir pas eu de contacts avec BP

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Le gouvernement écossais «n’a pas eu de contacts» avec le groupe britannique BP quand il a pris la décision de libérer le Libyen Abdelbaset al-Megrahi, condamné pour l’attentat de Lockerbie, a assuré mercredi le Premier ministre écossais Alex Salmond. «En ce qui concerne le gouvernement écossais, nous n’avons pas eu de contacts avec BP, écrits ou oraux, au sujet du processus de libération pour raison de santé», a déclaré le numéro un écossais à la radio BBC 4. Le responsable était interrogé sur les accusations de collusion avec BP, lancées en particulier aux Etats-Unis, à propos de la libération de M. Megrahi, en août 2009, par la justice écossaise. Le Libyen avait été condamné en 2001 à la prison à vie pour l’attentat à la bombe perpétré en 1988 contre un Boeing 747 au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie, qui avait fait 270 morts. Atteint d’un cancer, Megrahi a été relâché l’an dernier pour raison de santé, sur la foi d’un avis médical qui lui donnait trois mois à vivre. Les questions sur le rôle de BP dans sa libération ont été abordées au cours de la visite que mène actuellement le Premier ministre britannique David Cameron aux Etats-Unis. Ce dernier, qui a qualifié la libération du Libyen d’«erreur totale», a accepté de publier des documents britanniques le concernant mais a exclu une enquête. BP est accusé d’avoir exercé des pressions pour la libération de Megrahi en vue de faciliter la signature d’un contrat d’exploration d’hydrocarbures au large de la Libye. Mais le Premier ministre de l’Ecosse, région autonome en matière de justice, assure que BP «n’a pas fait pression» sur son gouvernement. «Je soupçonne que la raison pour laquelle ils n’ont pas fait pression sur le gouvernement écossais est que nous avions clairement fait savoir, et publiquement, que nous nous nous opposions au PTA» (Prisoner Transfer Agreement), un accord de transfèrement de prisonniers avec la Libye. Alex Salmond a indiqué mercredi avoir écrit au sénateur américain John Kerry, président de la commission des affaires étrangères du Sénat, pour «réaffirmer la dégoût du gouvernement et de la population écossais» concernant l’attentat de Lockerbie. «Je crois comprendre que l’intérêt récent manifesté par la commission et par d’autres sénateurs est essentiellement lié à des inquiétudes sur un éventuel rôle joué par BP dans la libération d’Al-Megrahi», a-t-il ajouté en insistant sur le fait que «le gouvernement écossais n’a jamais et à aucun moment, reçu de représentants de BP au sujet d’Al-Megrahi». Des sénateurs américains avaient appelé début juillet le Groupe BP à suspendre ses activités de forage en mer en Libye, jusqu’à ce que son rôle présumé dans l’affaire soit éclairci.
David Cameron a accepté de les rencontrer avant de rentrer à Londres. La commission des affaires étrangères du Sénat américain doit examiner l’affaire Megrahi le 29 juillet.

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