Société

Une femme mariée tue son amant

Dimanche 9 octobre à minuit. A Hay Moulay Rachid, un quartier chaud de Casablanca qualifié de «point noir» dans le jargon policier, seuls quelques ivrognes se disputent le fonds d’une bouteille de vin. Non loin de là une meute de chiens les observe d’un air belliqueux. Au bloc n° 2, près d’une petite maison qui ne paie pas de mine, un passant découvre, jonché au beau milieu de la rue, un homme gisant dans une mare de sang. Une large cicatrice lui creuse le crâne. L’homme s’empresse d’appeler la police judiciaire et la protection civile qui se dépêchent sur le lieu. Le blessé ne porte sur lui aucune pièce d’identification. Les enquêteurs de la brigade criminelle ne perdent pas de temps. Ils ont entamé leur enquête. Savoir d’abord qui est cet homme. Peu à peu des éléments du puzzle commencent à se rassembler. Il fréquentait souvent la maison de la famille Naîniâ témoignent quel-ques voisins. «Oui, c’était un ami de la famille», confirment le père Naîniâ, Zahia sa femme et leur fils aux enquêteurs. Le voile a été, enfin, levé sur son identité. Il s’agit d’Abdelkader, né en 1962 à Casablanca, marié, père de quatre enfants, graveur de verre et occasionnellement percussionniste dans un orchestre. Des rumeurs circulent parmi les habitants du quartier. On murmure qu’il y avait une relation entre Abdelkader et Zahia, l’épouse de Nainiâ. Nainiâ, le mari est au courant de cette relation. Il a avoué qu’il avait même déposé, il y a quelques mois, une plainte contre sa femme pour adultère. Mais l’affaire a été classée pour manque de preuves. Ceci fait de Nainiâ un coupable idéal. Le mobile du crime serait la vengeance. Le mari nie avoir tué Abdelkader. Il a un alibi solide. Il célébrait, la nuit du samedi au dimanche, avec une troupe musicale, un mariage à El Gara, à une soixantaine de kilomètres de Casablanca. Six témoins sur place ont confirmé ces affirmations. Le 15 octobre, Nainiâ est relâché. Le jour même, Abdelkader rend l’âme aux urgences. L’enquête continue. Deux importants témoignages dévoilent le véritable auteur du crime. Celui du fils de Nainiâ et d’une voisine qui occupe une chambre à l’intérieur de la maison. La nuit du samedi au dimanche, Abdelkader était dans un état d’ivresse avancé. Il se présente à la maison, tente d’entrer. Zahia l’en empêche sous prétexte qu’il y avait un témoin. Ne voulant entendre raison, il tente d’escalader le mur pour s’introduire dans la maison. Zahia monte sur le toit, une barre de fer à la main. Elle lui assène des coups successifs et violents. Abdelkader s’effondre dans la rue. Zahia est entre les mains du parquet général à la Cour d’Appel de Casablanca.

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