Editorial

Éditorial

Les contorsions oratoires de Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères, sur l’ouverture des frontières n’y changeront rien. Ni d’ailleurs ses élucubrations sur le développement des relations bilatérales. La question de fond pour l’Algérie est claire et incontournable : est-ce que l’affaire du Sahara peut trouver une solution sans que l’armée algérienne ne quitte le pouvoir ? Autrement et pour atténuer : est-ce que l’armée peut piloter une sortie de crise sans remettre en cause sa mainmise sur l’appareil de l’Etat et sur la société? Mieux et pour finir ces questions : est-ce que l’armée algérienne dans une dynamique régionale de réformes peut s’engager dans une transition de retrait progressif de la vie publique algérienne en soldant ses vieux dossiers dont l’affaire du Sahara et la crise permanente avec le Maroc ? L’on voit, hélas, que l’affaire du Sahara est imbriquée intimement avec la nature et le fonctionnement du pouvoir algérien. Son rapport à la société, aux réformes et à la démocratie. Une avancée sur ce terrain ne peut se faire que sur la base d’une ouverture du pouvoir non pas vis-à-vis du Maroc— cela serait juste une conséquence —  mais, essentiellement, vis-à-vis de la société algérienne. L’important est que la sortie du conflit, comme l’a été la création du conflit lui-même, serve un agenda de politique intérieure. Pas d’agenda pas de paix au Maghreb ! C’est le seul facteur qui explique la durée de ce conflit artificiel. L’évolution de l’affaire du Sahara, à la hausse ou à la baisse, c’est selon, est devenue avec le temps un marqueur de la vie politique algérienne et un indicateur quasi scientifique du rapport de force entre les fractions militaires qui se disputent le  pouvoir en Algérie depuis l’indépendance. C’est dans cette perspective qu’il faut lire cette sortie «classique» du ministre algérien de Affaires étrangères sur notre pays nonobstant les pressions réelles de la part des Américains et des Européens que subit actuellement l’Algérie pour «profiter» du printemps arabe afin de sortir de ses vieux schémas caducs tant sur le plan interne que régional.

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