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Proche-Orient : C’est toujours la poudrière

C’est la radio militaire israélienne qui a annoncé l’explosion, qui s’est produite sous un pont, à une trentaine de kilomètres au nord de Tel-Aviv, dans un secteur situé à proximité de la ville autonome palestinienne de Tulkarem (nord de la Cisjordanie).
L’auteur de l’attentat a fait exploser la charge qu’il transportait sur lui au moment du passage de la fourgonnette à bord de laquelle circulaient les deux hommes. De son côté, la radio publique a indiqué que le kamikaze était apparemment un informateur du Shin Beth (le service israélien de la Sécurité intérieure) « retourné » par la police palestinienne ou par un groupe « terroriste » et qui se serait fait exploser près du véhicule qui transportait ses employeurs. La police israélienne est en état d’alerte renforcé depuis plusieurs jours notamment le long de la « ligne verte » qui sépare la Cisjordanie d’Israël à la suite des deux attentats sanglants à Al-Qods qui ont fait cinq morts (dont leurs deux auteurs palestiniens), les 22 et 27 janvier. Tout cela donne du champ et une plus grand liberté de manoeuvre au Premier ministre israélien Ariel Sharon, qui a donné son aval à un plan de renforcement du dispositif de sécurité israélien autour d’Al-Qods, dont il poursuit la judéïsation méthodique. Il a ainsi approuvé le principe du plan dit « d’enveloppement de Jérusalem » présenté par le ministre de la Sécurité intérieure, Uzi Landau. Selon les médias israéliens, ce plan très coûteux prévoit notamment la construction d’une muraille de 11 km de long au sud de la ville, pour la couper du secteur de Beit Lahm en Cisjordanie, le creusement de tranchées et la mise en place de barrages et de tours de guet. Il prévoit également le déploiement de cinq compagnies de gardes-frontières aux limites entre les quartiers juifs et arabes. Dans le même temps, seize mois après le déclenchement de l’Intifada, le doute s’est installé en Israël, et au sein même de l’armée où une cinquantaine de réservistes d’unité de combat, y compris des officiers, ont signé une pétition diffusée dans la presse et dans laquelle ils affirment qu’ils refuseront désormais de ternir la réputation de l’armée en défendant les colonies juives des territoires occupés. Une lettre dont le chef d’état-major Shaul Mofaz s’est vite empressé de vouloir réduire la portée.
Mais il n’en demeure pas moins qu’il s’agit du premier défi de ce genre lancé par des militaires depuis le déclenchement de l’Intifada, le 28 septembre 2000, et du coup d’accélérateur de l’armée d’occupation israélienne, dont on connaît la brutalité.
Pour sa part, Yasser Arafat, en bute à l’alignement manifeste de Washington sur Tel-Aviv, a remercié l’Union européenne de rester fidèle à ses engagements pour la paix au Proche-Orient, et alors que les Etats-Unis ont renoncé pour le moment à leur médiation et que tous les autres efforts diplomatiques semblent patiner inexorablement, le ministre travailliste de la Défense, Biinyamin Ben-Eliezer était attendu mercredi à Charm el Cheikh, pour s’entretenir avec le président Hosni Moubarak. Un premier contact à haut niveau entre l’Egypte et Israël depuis plus de six mois.

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