Culture

Entre la documentation et l’esthétique

Comment vous est venue l’idée d’utiliser cette technique ?
Dudley R. Cowles : J’ai été obligé de recourir à cette technique. Je prends des photos depuis l’âge de 12 ans. Et comme je suis allergique aux matières chimiques, il m’a fallu, si je voulais continuer à faire de la photographie, découvrir un procédé technique qui me permette de rester très peu de temps dans la chambre noire. Et c’est ainsi que j’ai commencé à travailler avec le papier de tirage au chlorure de gélatine. Pour utiliser ce procédé, le négatif doit être de la même taille que l’épreuve voulue. Vous vous rendez compte que je travaille avec des négatifs d’un grand format (20 x 25 cm). Et c’est pour cela que j’utilise un appareil-photo avec un objectif très large. Le procédé que vous utilisez vieillit les photos. Il est difficile de ne pas le lier au sujet. Les synagogues photographiées ne sont plus des lieux de culte, mais témoignent de quelque chose qui a été.
Non ! je n’essaie pas de dire cela. J’ai fait un travail de documentation à partir de 1993 sur la société juive en Afrique du Nord. Le plus clair du travail a été effectué au Maroc. Mais je n’essaie pas de dire que ceci existe ou que cela été. Evidemment, l’Histoire des Juifs dans ces pays n’est plus la même depuis 1947. Le nombre de Juifs a énormément diminué. Mes photos sont, dans ce sens, à considérer comme un document historique. Maintenant, j’entreprends un travail sur le Maroc. J’ai remarqué depuis 1993 que beaucoup de choses ont changé en très peu de temps. Des villages ont disparu, des maisons en pisé n’existent plus. Et le tout en si peu de temps.
Le mot documentation revient souvent dans vos propos. Y-a-il une place à l’esthétique ?
Bien sûr ! Quand vous essayez de pénétrer et de préserver l’esprit d’un lieu, quand vous vous acharnez à le capturer, cela ne peut être qu’esthétique. Parce que seul un esthéticien peut mener une bataille de ce genre et non pas un documentaliste. En plus, je tends à réaliser des photos parlantes. Des photos qui possèdent plus d’un niveau et qu’on peut regarder longtemps sans en épuiser la teneur.

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