Culture

Rencontres photographiques de Rabat : Une édition qui interroge la figure du territoire et ses identités

© D.R

«La présente exposition rassemble des travaux ayant pour préoccupation commune l’envie d’interroger la figure du territoire, ses identités, ses mutations et ses métamorphoses».

De grands noms de la scène photographique nationale et internationale exposent leurs œuvres à la galerie Bab Rouah et à la Bibliothèque nationale à Rabat. C’est à l’occasion des rencontres photographiques de Rabat organisées jusqu’au 4 juin. À l’origine de cette initiative, l’Association marocaine d’art photographique (AMAP) avec le soutien du ministère de la culture. «Photographie et territoire» est la thématique choisie pour cette rencontre artistique. Pour ce choix, Jaâfar Akil, président de l’AMAP et curateur de cette exposition, explique à ce sujet que «la présente exposition rassemble des travaux ayant pour préoccupation commune l’envie d’interroger la figure du territoire, ses identités, ses mutations et ses métamorphoses».

Empreintes d’une réelle diversité thématique, les œuvres focalisent différemment sur quelques-uns des lieux du quotidien. À contempler la figure désormais plus que prégnante des «marchands ambulants» de Badr El Hammami. À découvrir également les poses qui faisant état des gestes de «harcèlements sexuels» reconstitués via de subtiles mises en scène par Randa Maroufi. L’exposition donne également à voir les fragments fuyants de Bernard Plossu et Pia Elizondo. «Ces deux artistes conjuguant le souci du reportage et de fiction, instantanéité et mise en scène, la photographie s’avère une continuelle captation subtile des fragments fuyants d’un clair-obscur nommé quotidien ordinaire», explique le curateur M. Akil.

Chez la vidéaste et photographe, Wiame Haddad, la terrasse, «Stah», d’un immeuble quelconque de Casablanca, se révèle le foyer d’une «extimité» ne manquant de faire écho aux cartes postales de la ville de Kairouan, «clichés», en partie, «troués», «brûlés» rendant un discret et émouvant hommage au Printemps de la révolution tunisienne de Hicham Benohoud. À ne pas manquer les installations-performances de Laila Hida. Ces créations mettent en avant, elles, le surgissement d’un univers mental traduisant une démarche de type auto-photo-biographique. Le public pourra apprécier l’œuvre de Rachid Ouettassi. Cet artiste dit, quant à ce qu’il nomme  les «Mutations de Tanger» : la captation-projection du «peu» dit in-signifiant, restant le plus souvent à l’étroit dans les clichés établis.

Avec Ismail Bahri et Taissir Batniji, le territoire se décline, à chaque fois, lieux de quêtes, de déambulations d’allure auto-bio-photo-vidéo-graphique. Loin de vouloir répondre à toutes les questions, cette nouvelle exposition collective invite à voir ce qui dans les travaux exposés résonne avec le réel d’une suite de micro-géographies et micro-cartographies contemporaines. «Le pari, élan et ambition se cherchant dans une perspective transnationale, est celui d’une manifestation qui se positionne à l’écoute de ce qui vibre, encore et toujours, au cœur de la texture de l’image et/ou du réel, d’ici et/ou d’ailleurs», conclut Akil.

Siham Jadraoui

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