Chroniques

Hors-jeu : L’EPO des riches et des pauvres

La déclaration faite par Boulami à notre confrère «L’opinion» à partir de Lausanne ne doit pas laisser perplexe, ni être faussement interprétée. En attendant les résultats de l’analyse de l’échantillon «B», il est normal que notre champion pense aux deux seules possibilités de ce test : positif ou négatif. Personne n’aimerait être à sa place, car le pire peut lui arriver et dans ce cas, il doit prendre ses dispositions pour affronter cette situation. D’autant plus qu’un athlète africain ou du tiers-monde part toujours en position défavorable dans une bataille scientifique qui n’est pas souvent exacte.
Tout le monde sait que les scientifiques tablent sur des indices et manquent souvent de preuves tangibles pour accuser un athlète de dopage. C’est selon la tête du client, d’autant plus que l’IAAF sait très bien que beaucoup de fédérations d’athlétisme couvrent leurs athlètes. Ils savent souvent que leurs stars ingurgitent toutes sortes de produits dopants sans pour autant être pris en flagrant délit. Leurs préparateurs physiques et surtout leurs médecins excellent dans le dosage et dans le timing de la prise des médicaments. L’utilisation de ces produits d’une manière intelligente rend le contrôle antidopage une simple formalité qui abdique devant un sang purifié par les produits masquants. En fait, le dopage n’est pas seulement une compétition malsaine entre les athlètes, mais il constitue une guerre larvée entre les scientifiques de tous bords.
À l’origine de cette bataille se trouvent des enjeux financiers considérables mais aussi politiques, comme ce fut le cas dans l’ex-bloc communiste. Mais ce qui gêne aux entournures, c’est que les stars des grandes puissances, comme les Etats-unis, n’ont jamais été clouées au pilori. Les rois du sprint mondial étonnent plus d’un par leurs exceptionnelles performances, sauf qu’ils n’ont jamais été soupçonnés de dopage. Même quand la reine défunte, Gryffiet Joyner, a fait exploser à deux reprises le record du monde aux jeux olympiques, personne n’a crié au scandale. Le comble, c’est que jusqu’à ce jour elle détient les records du monde des 100 et 200 mètres.
Pis encore, l’Américaine est décédée quelques années plus tard à un age précoce sans que l’on sache les causes de ce décès. Boulami n’a pas battu deux records dans la même compétition, mais il est accusé d’avoir absorbé une substance qui est secrétée par l’organisme humain. C’est dire combien cet indice peut être confondu avec l’EPO synthétique, alors qu’il pourrait être bel et bien une simple sécrétion humaine. La marge d’erreur est trop grande pour que les scientifiques puisent être convaincus de l’efficacité de leur recherche.

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