Chroniques

Hors-jeu : Petit détail, grand malaise

Le Raja s’est qualifié pour les demi-finales de la ligue des champions. Le WAC s’est qualifié pour la finale de la coupe africaine des clubs. L’équipe nationale juniors est qualifiée pour la phase finale de la coupe d’Afrique. On croit rêver, mais cela fait longtemps que notre football n’a pas connu d’aussi bonnes nouvelles dans les compétitions africaines et autres. Il ne faut pas oublier d’ajouter à ce festival de réussite la bonne prestation de l’équipe nationale senior dans les éliminatoires de la coupe d’Afrique. On se réjouit d’autant plus pour les deux sélections nationales qu’elles sont entraînées par des techniciens marocains en l’occurrence Baddou Zaki et Fethi Jamal.
Ce regain de forme de notre football démontre, s’il est encore besoin, que notre pays regorge de potentialités dans ce domaine. Et que ce faisant, le dysfonctionnement de la balle ronde n’émane pas de manque de joueurs talentueux et que le mal vient d’ailleurs. Autrement dit, et l’on ne le dira jamais assez, c’est la manière dont est géré notre football qui reste inadéquate et totalement en déphasage avec l’évolution du temps et de la pratique de cette discipline. À preuve, la transformation spectaculaire des joueurs qui émigrent et qui s’adaptent facilement aux exigences du professionnalisme européen. Voire, et c’est encore plus sensationnel, nos joueurs réussissent à s’intégrer dans des systèmes et des sociétés qui sont presque antinomiques à la mentalité marocaine. Comme dans les pays du golfe, en Turquie et dans certains pays asiatiques.
Le mal de notre football émane de ses dirigeants dont la plupart sont des gens parachutés pour arriver à d’autres fins que la promotion de notre football. Le président de la fédération, Housni Benslimane, ne nous contredira pas, lui qui est un homme de métier pour avoir été un footballeur avant d’être un gestionnaire. Il est inconcevable, pour prendre un seul exemple, qu’une rencontre de GNFI comme celle du SCCM et de l’OCK se déroule sans qu’il n’y ait un seul médecin sur terrain.
Le docteur Bougoss du Chabab avait accompagné dans l’ambulance le joueur qui avait failli mourir en avalant sa langue et qui a été sauvé miraculeusement avec des moyens de bord. Quant au médecin de l’OCK, il était tout simplement absent pour une bonne raison puisqu’il était fraîchement élu à la députation. Imaginez ce qui aurait pu se passer si un autre joueur a eu le même accident grave que celui du Chabab sans trouver un médecin pour le secourir. Si ce n’est cet homme en short qui jouait sur le ban de touche de l’OCK le rôle de docteur avec comme seul outil une bouteille de Sidi Ali. C’est ce genre de petits détails dans notre football qui sont à l’origine des grands malaises de cette discipline si populaire.

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