Chroniques

Post-scriptum : Casser n’est pas jouer

Or mardi soir, à l’occasion de la Fête de la musique, à Casablanca notamment, des milliers de Marocains (es) -des jeunes en particulier- étaient présents dans les différentes places où étaient organisés les concerts. Des dizaines et des dizaines d’autres se produisaient sur ces scènes ou participaient à l’organisation. Plusieurs constats s’imposent : le premier, lorsque l’on fait confiance aux jeunes comme l’a fait à cette occasion Si M’hamed Dryef -alors wali de Casablanca- ou encore Saïd Mouhid du Conseil régional du Tourisme et bien ceux-ci ont à cœur d’être à la hauteur de cette confiance et donnent le «meilleur d’eux-mêmes». Deuxième constat : nos jeunes ont énormèment de talent ! Enfin troisième remarque et elle est d’importance, malgré le grand nombre de spectateurs aux quatre coins de Casablanca, aucun incident n’a été relevé par les services de sécurité !!! Il faut le souligner et même le proclamer, car à quelques jours d’intervalle nous avions assisté à un phénomène inverse lors du match opposant le RAJA aux FAR, où la même jeunesse s’était livrée à de la casse, à des débordements, à du hooliganisme pur et dur. Certes le contexte est différent, certes ce phénomène est mondial, certes les enjeux d’un match ne sont pas ceux de la Fête de la musique… certes… néanmoins il n’empêche que ce qui semble être ici paradoxal mérite une autre approche. Je ne traiterai pas ici d’éducation, de civisme… même si cela est déterminant, non je voudrais traiter de l’encadrement de cette jeunesse. Car l’une des différences dans le comportement de ces jeunes réside bel et bien là. Ainsi lors de la Fête de la musique, lors de la Marche Watanouna, lors des manifestations sportives dans les quartiers… ces jeunes ne sont pas livrés à eux-mêmes, ils sont encadrés par les associations, ils sont accompagnés, responsabilisés. D’ailleurs l’expérience des “casques blancs“ (c’est-à-dire des médiateurs) initiée lors de la Fête de la musique a porté ses fruits. Alors même si cela ne constitue pas une recette miracle, encadrons les jeunes supporters lors des matchs de foot par les associations œuvrant dans leurs propres quartiers ; installons les médiateurs dans les bus, postons des animateurs sportifs et des éducateurs dans les tribunes. Avant les matchs et à la mi-temps, donnons le micro à des joueurs respectés du public qui sauront trouver les mots du cœur et de la raison, éditons des autocollants qui appellent au respect ; bref, faisons de la prévention, de la sensibilisation !
En encadrant cette jeunesse par des jeunes issus de ses rangs, ayant ses codes, son langage, ses repères… bref en s’essayant au système des “grands-frères“, je pense que nous tiendrons l’une des pistes susceptibles de répondre à ce problème.Le coût ? me direz-vous ; il sera de toute façon moins élevé que celui de la casse et je me référe à ce merveilleux proverbe : si l’éducation te paraît chère, alors fais l’essai de l’ignorance !

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