Economie

Les CRI ont besoin d’un nouveau souffle

© D.R

ALM : Deux nouveaux textes de loi relatifs à l’organisation et le fonctionnement des CRI sont actuellement en Conseil des ministres. Quel est l’apport escompté de ces nouveaux textes, si adoptés ?
Mohamed Lamrabet : Il s’agit d’un texte sur l’organisation des CRI et d’un autre relatif au statut juridique de ces Centres. La finalité de ces deux projets de loi est de garantir un fonctionnement optimal aux CRI, en leur octroyant un statut de SEGMA. Leur gestion sera celle d’une entreprise, avec une prestation de services rémunérés et la création de recettes. Leur adoption n’est qu’une question de temps. Ce qu’il faut dans une deuxième étape, c’est de les doter de profils pointus (étude, analyse, plans architecturaux, comptabilité). Ceci passe inévitablement pour pallier le manque de ressources humaines qualifiées dont souffrent les CRI. La particularité de la région est que les projets d’investissements qui y sont créés ne sont pas soumis à des taxes d’Etat. Cette amnistie fait qu’il y a deux voies à suivre pour créer son entreprise, la voie administrative qui se fait au niveau central et celle du recours au CRI. Ce qui nous pousse à faire du démarchage quand il s’agit de personnes physiques.
Face à la crise dont le secteur de la pêche fait l’objet, quels sont les autres secteurs sur lesquels la région Oued Dahab-Lagouira peut baser son décollage économique ?
Il est vrai que la région a toujours eu pour principal secteur d’activité la pêche sous toutes ses formes. Mais la situation actuelle est telle que cette ressource ne peut plus, à elle seule, garantir le maintien et la stabilité économique et sociale de la région. C’est la raison pour laquelle CRI réfléchit depuis quelques années à développer des secteurs autres que la pêche et où la région dispose des atouts nécessaires. Il s’agit surtout du tourisme. Un certain nombre de projets sont d’ores et déjà en phase de réalisation ou d’étude. Je citerais notamment le projet d’un Complexe touristique sur la baie de Dakhla, élaboré par un tour opératour italien, et dont le montant d’investissement s’élève à 80 millions de DH. L’objectif est de drainer une moyenne de 100 à 150 touristes italiens via des vols charter. Le projet est validé, le terrain a été identifié. Un acteur touristique belge projette également de créer un Centre de balnéothérapie qui serait à l’image de Moualy Yacoub. Ceci en utilisant la nappe fossile (de 400m) de Dakhla et qui a l’avantage d’être naturellement sulfureuse (39 ° centigrades). Un opérateur marocain s’apprête également à lancer un projet touristique d’une grande envergure dans la province de Dakhla. Il s’agit d’un Complexe hôtelier en sous-traitance avec le Club Med. Nous tablons, pour le développement du tourisme dans la région, sur la proximité de Dakhla avec les ÃŽles Canaries, qui reçoivent annuellement quelque 12 millions de touristes. Une démarche d’approche que nous avons déjà entamée et qui a été couronnée par la signature de plusieurs accords, dont un accord conclu entre les Chambres de commerces de Dakhla-Laâyoun-Tant-Tan avec leurs homologues canariennes, ainsi qu’un accord entre les ports des trois villes et les ports canariens.
L’autre secteur à même d’entraîner une croissance économique considérable est l’agriculture. Quelles sont les spécificités de ce secteur et quels sont les moyens d’en faire des atouts compétitifs?
Il s’agit de déverser sur le marché des produits maréchaires à haute valeur ajoutée et hors-saison. J’entends par là des produits propres à la région comme la tomate-cerise, le melon, le poivron, la courgette et la banane, cultivée à plein champ. Trois projets sont déjà créés : les Domaines de Tiniguir, Tourta et Sahara Nature. L’exploitation de ces domaines est basée sur une utilisation rationnelle de l’eau, par un système de goutte-à-goutte et des cultures hors-sol. A cela, s’ajoute l’importance que peut revêtir, si privilégié, l’élevage de l’autruche, présent depuis toujours dans la région, mais qui s’est vu abandonner pour cause de sécheresse. Sans oublier l’élevage camelin qui fait l’objet d’une forte demande étrangère. Ce créneau est à encourager dans la mesure où il favorise également le développement d’une activité qui ne se fait nulle part ailleurs et qui est le lait de chamelle.
Qu’en est-il des services ?
Le secteur des services présente également un potentiel de développement énorme. Tout est à faire ou presque en la matière, notamment en termes de métiers libéraux. A titre d’exemple, la région ne compte pas plus de deux architectes. Il n’existe pas de notaire. Notre objectif pour les prochaines années serait dans ce sens d’aider à l’installation de prestataires de services.

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