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Safi : La ville célèbre Al Aïta

Safi fête Al Aita pour la sixième année et rend hommage aux pionniers de cet art. Du 10 au 12 août, la ville côtière connue pour ses sardines mais surtout pour cet art enraciné dans les plaines de la Chaouia, Abda et Doukkala, accueille le festival d’Al Aïta sous le signe « Al Aïta, origines et  prolongements». Car, c’est principalement dans ces plaines bordant l’Atlantique qu’Al Aïta est née et est le plus appréciée.
Le genre est particulièrement pratiqué dans la région de la Chaouia, Doukkala et Abda, c’est-à-dire dans l’axe Casablanca-Safi.
Et si Safi est surtout connue par Al Aïta El Hasbaouia, selon les régions, cet art prend des dénominations différentes. Ainsi, elle est marsaouia au littoral, Za’ria, Mellalia et jeblia. Mais, Safi se distingue par sa propre déclinaison de cette forme musicale.
En plus de ces variantes principales, il existe, en effet, à Safi une Aïta spéciale appelée «Hasba» mais, selon les spécialistes de cet art, son répertoire est limité à quelques exemples du genre. Il n’en reste pas moins que pour la dixième édition de son festival, la ville accueille l’ensemble de ces genres.
Les soirées de cette manifestation seront, en effet, animées notamment par les groupes de Houariate Safi, Laâbat Settat, Oulad Ben Aguida, Mustapha El Bidaoui, Mazagan, Khadija Markoum et Mustapha Bourgogne.
Même si Al Aïta est à l’origine, souvent chantées par un groupe d’hommes et de femmes. Dans le cas où celles-ci sont absentes, l’un des hommes du groupe revêt des habits féminins et imite la voix et la danse des femmes. Le public marocain a pu voir défiler ce genre de situation durant des années à la télévision à la fin des années 60 au début des années 70.C’est alors qu’ont émergé de vraies cantatrices telles que Haja Hamdaouia et Haja Hamounia ou encore Fatna Bent Lhoucine qui ont su galvaniser un public avide de cet art populaire pendant des décennies. Al Aïta qui, il y a encore quelques années, était synonyme de dépravation est en train de revivre des moments meilleurs. En effet, la chanson Al Aïta se trouve généralement livrée à l’appréciation précipitée des non-spécialistes, parce que son côté péjoratif occulte d’autres aspects et valeurs. Al Aïta, qui raconte la nostalgie et les aspirations, les plaisirs comme les douleurs, devient un refuge.
Les inconditionnels de cet art savent qu’à travers le cheminement des chants on découvre une histoire sociale, des héros, des personnages mythiques, une mémoire rurale ancestrale. L’on se rappelle encore de Fatima Al Kobbas, de Chikha Az Zahhafa, de Bouchaïb Al Bidaoui et du Maréchal Qibbou ou de Haja Hamdaouia qui continuent à intéresser des nostalgiques.
Aujourd’hui Al Aïta est réhabilitée et revalorisée. Des études lui ont été consacrées et les médias l’ont mise en valeur, le festival de Safi a apporté une grande contribution à cette nouvelle métamorphose de cet art. De nouvelles tendances, comme celle incarnée par le groupe Mazagan, ont pu marier cet art aux expressions artistiques du monde actuellement en vogue. Le Groove-Chaabi est né avec ce groupe qui sera au rendez-vous, à Safi, pour le grand plaisir des amateurs et inconditionnel de cet art.
Cette édition 2007 de ce festivals, par ailleurs, baptisée du nom de Haja Latifa El Makhloufya, sera marquée par un hommage rendu à deux figures de ce genre artistique, en l’occurrence El Haja Hammounia et Mustapha El Bidaoui.

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