Chroniques

Label marocanité : Sans dignité ni honneur

Dans une situation désespérée où la poussée de l’armée américaine rendait la perspective de la défaite incontournable, les Japonais ont décidé de créer une unité spéciale, constituée de jeunes étudiants destinés à être l’élite de l’armée. L’arme du kamikaze était son avion. Il devait l’emprunter sans parachute et avec juste le kérosène nécessaire pour atteindre sa cible, sans aucune possibilité de retour. Dans une guerre, l’atrocité se standardise Il y avait, aux yeux des Japonais, une grande noblesse dans cette démarche. L’attaque n’était jamais aveugle. Elle ciblait toujours un objectif militaire. Elle renvoyait à la notion d’honneur et de sacrifice dignes de l’esprit samouraï. Elle était portée par des valeurs patriotiques et non pas par des idées religieuses Elle s’inscrivait dans un projet terrestre et non pas dans une projection céleste.
L’esprit kamikaze, dans sa rencontre avec l’environnement musulman, s’est peu à peu vidé et de noblesse et de dignité. Il est devenu terreur pure et quintessence de l’horreur. Les attentats suicides et les attaques qui, sur les quinze dernières années, ont parsemé le monde: Casablanca, Marrakech,  Alger, New York, Madrid, Londres et Bombay… n’en déplaise à leur degré relèvent tous de la même nature. Ils sont dépouillés de toute humanité. Ils frappent aveuglément la masse. Ils ne font pas de distinctions entre la cible visée et la victime anonyme. Les acteurs ne font jamais partie de l’état-major ou du cerveau. C’est de la piétaille humaine. Lorsqu’on apprend que le prix du massacre de Bombay est de 1000 euros, promis à la famille de chaque terroriste, on mesure le prix soldé des valeurs. Sur un fond de haine recuite qui marque les relations indo-pakistanaises, le massacre de Bombay s’avère très, très peu cher dans la Bourse des valeurs. Est-ce un combat pour Dieu ? Est-ce un combat pour l’argent ?
Seconde réflexion. Les lieux de passage sont des cibles favorites du terrorisme. En dehors des infrastructures du transport (gare, métro, avion, bus…), les hôtels de luxe restent une cible favorite du terroriste. Pour deux raisons, du moins. Il y a, dans l’hôtel, quelque chose qui relève de l’éphémère. Du passager. On est presque sûrs d’avoir de l’étranger, quitte à sacrifier la majorité des indigènes présents. Dans la notion de luxe, il y a comme une forme de justification idéologique, puisque cette notion traduit toute la fracture entre ceux qui y accèdent et ceux qui en sont exclus.

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