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Renault s’est employé à restaurer la confiance de ses actionnaires

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Dès le début de la séance, le numéro un a évoqué la situation de son partenaire stratégique, Nissan, affecté par les conséquences tragiques du tremblement de terre au Japon. Mais il a surtout très vite abordé le sujet du fiasco de la fausse affaire d’espionnage industriel, concédant que l’assemblée générale intervenait «dans un contexte particulier». Désormais, «l’essentiel consiste à restaurer la confiance dans l’entreprise», a-t-il affirmé. Message adressé aux salariés du groupe mais aussi aux anciens de Renault, venus nombreux au Palais des congrès, porte Maillot à Paris, qui était presque plein. «C’est très compliqué pour les gens de l’entreprise, pour la confiance entre les employés, et avec les patron», s’inquiétait avant l’assemblée un cadre retraité du constructeur.Carlos Ghosn a, dans la foulée, évoqué le sujet polémique de sa rémunération. «Je confirme que j’ai décidé de renoncer à la part variable de ma rémunération pour 2010 ainsi qu’aux attributions de stocks options pour l’exercice de 2011», a-t-il assuré. Après cette brève explication, l’assemblée générale s’est transformée en une sorte de show à l’américaine, les cadres de Renault montant sur scène, casques-micros vissés à l’oreille. De quoi changer les idées du public. Les actionnaires ont eu droit à un quizz sur la voiture électrique et à une étonnante démonstration des directeurs marketing et du design. Chez Renault, les cadres ont le sourire, ils le montrent et n’hésitent pas à faire des blagues. «Aujourd’hui, j’ai été invité à un mariage en Angleterre mais j’ai dit à Monsieur Ghosn que je préférais être au Palais des congrès à Paris», a lancé Stephen Norman, directeur marketing, dans un accent so british. Et ce n’est qu’à la fin de l’assemblée que l’ambiance, très calme, a commencé à tourner. Avec cette question d’un actionnaire : «Monsieur Ghosn, pourquoi n’avez-vous pas démissionné?». Applaudissement dans la salle. Carlos Ghosn, stoïque, passe alors la parole à Marc Ladreit de Lacharrière, président du comité des nominations et de la gouvernance. «Le comité de la gouvernance a naturellement examiné le rapport du comité d’audit sur les responsabilités des dysfonctionnements» et, «à l’unanimité (…) a estimé qu’il n’y avait aucune raison de lui proposer la démission de son président». Affaire classée même si, dans la salle, quelques voix venant du fond tentaient de se faire entendre, en vain.
Les résolutions soumises au vote des actionnaires ont toutes été validées sans accroc. Le cabinet de conseil aux investisseurs «Proxinvest» avait pourtant appelé à voter contre quatre d’entre elles. Le versement d’un dividende de 0,30 euro, le premier depuis 2 ans, a même été approuvé à 99,77%. Renault est donc parvenu à contenir les esprits échauffés. Prochaine étape pour le constructeur : trouver un remplaçant à Patrick Pélata, le bras droit de Carlos Ghosn, qui a démissionné le 11 avril après la remise du rapport d’audit sur l’affaire de faux espionnage. «Le président du comité des nominations et de la gouvernance a engagé le processus de sélection et a à cœur que ce processus se termine dans les meilleurs délais, dans les délais compatibles avec les nécessités de l’entreprise», a indiqué Carlos Ghosn.

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