Chroniques

Le terrorisme international appartient-il au passé ?

© D.R

La menace de la terreur n’a pas disparu de notre monde

La conclusion la plus importante à tirer de ces organisations est qu’elles sont les multiples visages d’une même idée, qui diffèrent par leur brutalité, leurs effusions de sang, leurs objectifs et leurs tactiques spécifiques, mais qui sont unies dans leur hostilité à l’égard de l’humanité.

Après l’attentat brutal perpétré il y a quelque temps contre le Crocus Town Hall dans la banlieue de Moscou, le monde se souvient une fois de plus de l’organisation terroriste Daech. Le nom Daech Khorasan est apparu comme l’une des branches de l’organisation terroriste que le monde ne connaît que trop bien.
Même si la couverture des crimes de Daech en Syrie et en Irak a diminué depuis l’effondrement de son califat autoproclamé et sa défaite face à la coalition internationale antiterroriste, la menace de la terreur n’a pas disparu de notre monde. Le danger que représentent les organisations terroristes demeure, et l’attentat de Moscou est un nouvel avertissement qui remet cette menace au premier plan, d’autant que beaucoup s’attendent à ce que les crises que connaît le monde engendrent de nouvelles générations d’extrémistes encore plus vicieux qu’Al-Qaïda et Daech.
Dans ce contexte, il est fait référence au conflit en cours à Gaza et aux conséquences attendues pour le recrutement de terroristes et l’attraction idéologique émanant d’organisations qui ont déplacé leurs principales activités de la Syrie et de l’Irak vers d’autres régions d’Afrique de l’Ouest.
Daech Khorasan opère en Afghanistan et est une ramification qui veut établir un nouvel Etat califal, similaire à ce qu’Al-Baghdadi a tenté d’établir en Irak et en Syrie. Il prône une idéologie basée sur le djihad mondial. L’un de leurs actes les plus célèbres a été le bombardement de l’aéroport de Kaboul le 26 août 2021. Cependant, la conclusion la plus importante à tirer de ces organisations est qu’elles sont les multiples visages d’une même idée, qui diffèrent par leur brutalité, leurs effusions de sang, leurs objectifs et leurs tactiques spécifiques, mais qui sont unies dans leur hostilité à l’égard de l’humanité.
Le terrorisme ne se limite pas au Daech Khorasan. Des groupes terroristes affiliés à Al Qaïda et à Daech se répandent en Afrique de l’Ouest et dans le désert du Sahara. Il y a également le mouvement Al Shabaab en Somalie, et de nombreux avertissements internationaux indiquent que le Soudan est en train de devenir un refuge pour le terrorisme en raison du conflit actuel dans le pays, car il est situé entre la Corne de l’Afrique et la région côtière où les organisations terroristes se répandent.Les activités terroristes se poursuivent également en Afghanistan, où opèrent Daech Khorasan et le mouvement Tehreek-e-Taliban Pakistan. Ce dernier a récemment participé à des bombardements mutuels entre l’armée pakistanaise et le mouvement taliban, accusé par Islamabad d’abriter des éléments terroristes hostiles, ce qui a conduit à la récente crise.
Les attentes américaines pointent vers l’expansion de Daech et des ramifications d’Al-Qaïda en Afrique. Les groupes terroristes en Syrie sont à la recherche d’un nouveau vide à exploiter en échappant à la persécution dont ils font l’objet. Ce vide pourrait se trouver dans la région de l’Afrique de l’Est. Le mouvement Al Shabaab et l’organisation Daech y sont visiblement actifs.
Le plus dangereux est le chaos sécuritaire causé par les actions de l’armée soudanaise qui utilise des milices combattant à ses côtés sous le nom de « Résistance populaire » ou de bataillons de l’ombre. Il s’agit pour la plupart de formations militaires sous le commandement des soi-disant Frères musulmans du Soudan, qui tentent de reprendre le pouvoir en se cachant derrière l’armée. Il ne s’agit pas de simples spéculations, mais de déclarations publiées par des dirigeants des Frères musulmans, qui ont confirmé qu’ils n’étaient pas disposés à négocier des solutions et qu’ils reviendraient au pouvoir « que quelqu’un le veuille ou non ».
Il s’agit de leur position déclarée, ce qui permet de savoir ce qui se passe réellement au Soudan et à son peuple derrière les portes closes. Tout cela se passe sous les yeux de l’armée. L’armée semble être animée par un désir de vengeance personnelle et de rétribution, bien loin des intérêts des millions de réfugiés déplacés. Et personne n’a tiré les leçons du passé récent et répète les mêmes erreurs qui ont conduit à mettre en péril l’avenir du Soudan.
L’une des raisons de la recrudescence des activités terroristes dans diverses parties du monde, y compris en Afrique de l’Ouest, est certainement le déclin de l’intérêt pour la lutte contre ce fléau et l’intensification des conflits internationaux qui ont divisé les grandes puissances.
La concurrence entre les grandes puissances a largement contribué au fait que la lutte contre le terrorisme n’a pas été au centre des préoccupations et que les groupes armés ont eu l’occasion de se réorganiser. Au total, l’absence ou le déclin de la coopération internationale, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, sert les intérêts des organisations terroristes. Pire encore, ce déclin intervient à un moment où les conditions propices au risque de radicalisme, au recrutement et à la mobilisation idéologique dans les conflits augmentent dans plusieurs régions et pays du monde.

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