Culture

AMAP : Opération de réanimation

© D.R

L’AMAP communique. Elle tient à montrer qu’elle est là, qu’elle existe. Elle veut se débarrasser des couches compactes et épaisses de poussières, amassées depuis une décennie. Elle veut enlever le bandage jaunâtre qui la momifiait. Un programme a été établi à cette fin. Les mots utilisés dans ce programme confirment l’impression que les membres du nouveau bureau procèdent à une opération de résurrection. « Redonner vie au journal “Al Ichara“ (signal) », lit-on dans le programme. Les autres points détaillés sont : “publication d’une revue portant sur les arts au Maroc“, “Organisation d’une conférence autour de l’histoire des arts plastiques au Maroc “, “Création d’un site Internet de l’association“. Le nouveau président de l’AMAP, le peintre Mohamed Melehi, a également parlé du projet d’une biennale des pays maghrébins au Maroc. Il était accompagné des peintres Bouchta El Hayani, Mohamed Chebaâ et Saâd Hassani. Toujours par rapport à l’opération de réanimation, Mohamed Melehi a expliqué que l’association prenait part, à ses débuts, aux sujets vitaux des champs politiques, sociaux et culturels. Il a ajouté que ce rôle sera de nouveau joué. Une poignée de curieux et de journalistes ont assisté à cette conférence. La bête noire dans ce genre de réunion, c’est l’ennui. Il a été férocement présent. Dans les interminables questions de certaines personnes présentes à la salle. Dans les digressions de certains peintres qui affirmaient leur rôle dans l’histoire des arts plastiques du pays, au lieu de coller à l’objet de la réunion. Le peintre Bouchta Et Hayani avait beau lever les bras vers le ciel pour ramener la discussion à l’AMAP, rien ne pouvait freiner l’envolée d’un artiste, déterminé à prouver qu’il compte par la force de l’Histoire. L’ennui sciait à mort, jusqu’à ce que l’écrivain Driss Khoury fasse une entrée tonitruante. Il a montré du doigt une pratique très courante dans cette association – ce qui en constitue le principal attrait, en vérité – : les voyages. “Cessez d’être une agence de voyages !“, a martelé l’écrivain. En fait, le vrai problème de l’AMAP est le suivant : la majorité de ses membres, c’est-à-dire près de cinquante, estiment qu’ils ont les mêmes chances pour exposer à l’étranger. Lorsque l’AMAP reçoit une invitation pour participer à une exposition en Europe, tout le monde veut y être. Or, près de cinquante peintres ne peuvent pas exposer en même temps. Il faut par conséquent sélectionner des noms. Et si cette sélection se restreint aux “meilleurs“, les mêmes vont à chaque fois exposer. Et des voix mécontentes s’élèveront encore et encore… En organisant une conférence de presse, l’AMAP est à créditer de bonnes intentions. Ses membres sont sortis de leurs ateliers et salons pour présenter leur programme. Tout le monde attend que ce programme se concrétise par des actions.

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