Culture

Au moins 25.000 accidents de la route dus à des animaux

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En 2008, Michel Merlet, responsable des dossiers d’indemnisation au FGA, a enregistré 25.888 accidents (664 corporels, 24.924 matériels). Mais ce chiffre, a-t-il précisé, pourrait dépasser la barre des 30.000 puisque les automobilistes accidentés disposent de six mois pour faire leur déclaration. En 2007, 11.223 accidents avaient été enregistrés. Le FGA indemnise, au titre de la solidarité nationale, les victimes d’accidents de la circulation provoqués par des personnes non assurées ou non identifiées et depuis 2003, par les animaux sauvages. Considérés comme «Res nullius» (chose de personne, en droit civil une chose sans propriétaire), les animaux sauvages posent en effet un problème de responsabilité, puisqu’ils ne sont pas assurés», explique M. Merlet. Depuis le 11 juin 2007, le FGA indemnise à partir d’1 euro de dégâts matériels alors qu’auparavant l’indemnisation commençait à partir de 300 euros de dommages. Le gros gibier a été à l’origine, en très grande majorité, de ces accidents de la route.
Sur les 11.223 accidents de 2007, chevreuils, sangliers et cerfs ont causé 9.609 accidents. Pour les 25.888 dossiers d’accidents en 2008, 20.655 sont dus au grand gibier. L’animal le plus accidentogène est le chevreuil, devant le sanglier, le cerf, suivis de très loin par les renards ou les blaireaux. Pour le chevreuil, précise M. Merlet, la majorité des collisions en 2008 se situe en Gironde, suivie par les Landes et la Dordogne – les trois départements français les plus vastes après la Guyane -, puis par le Bas-Rhin et la Moselle. Pour les sangliers, la Seine-et-Marne (nombreuses zones boisées et réseau routier dense) reste en 2008 en tête, suivie de près par le Bas-Rhin, la Moselle, la Gironde et le Haut-Rhin. À l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), on souligne que les populations de grands gibiers (cervidés, sangliers) «continuent à suivre une courbe ascendante».
Les sangliers sont estimés à un million (250.000 en 1998), les chevreuils à près de deux millions (sept fois plus en 25 ans) et les cerfs et les biches sont passés de 40.000 en 1985 à 170.000 en 2008. À l’ONCFS, on explique cette prolifération par les conditions climatiques plus douces depuis quelques années au printemps, qui ont fait baisser la mortalité juvénile et par la tempête de 1999 qui a couché des pans entiers de forêts qui ont servi de «réserves» au gibier. La tempête Klaus, il y a une dizaine de jours dans neuf départements du Sud-Ouest, risque d’ailleurs de faire encore augmenter ces populations, note l’ONCFS. Les sangliers prolifèrent grâce à leur formidable taux de reproduction, passant de deux portées (5 à 7 petits par laie) tous les dix-huit mois à trois portées tous les deux ans et à l’augmentation des surfaces de culture du maïs. La démographie des sangliers est due également à leur grande capacité d’adaptation puisqu’ils se rapprochent des villes pour se nourrir et fuir les chasseurs. La semaine dernière, un sanglier a été abattu dans le salon au premier étage d’une maison du centre historique de Kaysersberg (Haut-Rhin).

• Pierre-Marie Giraud
(AFP)

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